L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé de maintenir son niveau d’alerte maximal sur la pandémie de Covid-19, trois ans jour pour jour après avoir qualifié la maladie d’urgence de santé publique de portée internationale.
Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a suivi les recommandations du Comité d’urgence sur la Covid-19, des experts qui se réunissaient pour la 14e fois vendredi, selon un communiqué. Le Comité avait déclaré l’épidémie de Covid 19 «Urgence de santé publique de portée internationale» (USPPI) le 30 janvier 2020, alors qu’en dehors de la Chine, moins de 100 cas et aucun décès n’avaient encore été enregistrés. Le docteur Tedros avait déjà fait savoir qu’il jugeait prématurée la levée du niveau d’alerte le plus élevé. «Bien que je ne veuille pas devancer l’avis du comité d’urgence, je reste très préoccupé par la situation dans de nombreux pays et le nombre croissant de décès», avait-il déclaré mardi, lors d’un point de presse régulier à Genève. «Mon message est clair : «Ne sous-estimez pas ce virus, il nous a surpris et continuera de nous surprendre et il continuera de tuer, à moins que nous ne fassions plus pour fournir les moyens sanitaires aux personnes qui en ont besoin et pour lutter contre la désinformation à l’échelle mondiale», avait insisté le directeur général, qui peut choisir de suivre ou non l’avis du Comité d’urgence. L’alerte, au nom quelque peu alambiqué, n’avait pas réussi à convaincre les autorités et le grand public de l’urgence de la situation en janvier 2020, ce qui a été permis avec l’utilisation du terme «pandémie» le 11 mars par le chef de l’OMS. Trois ans plus tard, le Comité estime que «la pandémie de Covid-19 est probablement à un point de transition» et le directeur général a dit apprécier «les conseils du Comité pour naviguer avec prudence durant cette transition et atténuer les conséquences négatives potentielles».
170 000 morts
Vendredi, dans son propos liminaire à l’ouverture de la réunion, le directeur général de l’OMS avait souligné que «depuis le début du mois de décembre, le nombre de décès hebdomadaire signalés dans le monde est en augmentation».
«De plus, la levée des restrictions en Chine a entraîné une augmentation du nombre de décès dans le pays le plus peuplé du monde» lors de la semaine du 16 au 22 janvier, expliquait le directeur Tedros, ajoutant que sur près de 40.000 décès dus à la Covid et signalés à l’OMS, «plus de la moitié ont été signalés en provenance de Chine».
La maladie a fait 170 000 morts ces deux derniers mois. Le docteur Tedros a regretté que trop peu de personnes soient correctement vaccinées et que la surveillance et le séquençage génétique, qui permettent de suivre l’évolution du virus et ses déplacements, aient fortement chuté. Selon le tableau de bord de l’OMS, la maladie avait officiellement fait 6 804 491 morts au 27 janvier, mais l’OMS comme les experts s’accordent à dire que le nombre de morts est beaucoup plus élevé. L’OMS comptait 752 517 552 personnes infectées, là aussi un nombre très inférieur à la réalité, d’autant qu’avec la chute des tests, les nouveaux cas sont loin d’être toujours enregistrés.