Ouverture de la frontière algéro-tunisienne le 15 juillet : Dans l’attente du grand rush

12/07/2022 mis à jour: 04:07
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Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Kamel Beldjoud, était hier au Fedj Bababrik, sur la frontière algéro-tunisienne, sur les hauteurs de la commune de Oum Teboul (El Kala, El Tarf) pour rencontrer son homologue tunisien, Ridha Ghersallaoui, et la délégation qui l’accompagnait, notamment la Directrice générale des Douanes tunisiennes.

Les représentants des deux pays ont visité les deux postes frontaliers qui se font face de part et d’autre de la ligne frontière, matérialisée par une tranchée pare-feu.

Dans une laconique déclaration à la presse, le ministre algérien a affirmé sur les lieux : «Nous avons réglé tous les points techniques avec nos homologues tunisiens pour la réouverture des postes frontaliers qui, réellement, n’ont jamais été fermés.» Ce qui n’est pas tout à fait faux, puisque après la «fermeture des frontières» pour parer à la pandémie de Covid le 17 mars 2020, des passages exceptionnels ont été autorisés pour des cas nécessitant des soins ou pour des étudiants. Ils ont été élargis en janvier 2022 aux ressortissants nationaux résidant dans le pays voisin.

Les représentants des présidents Abdelmadid Tebboune et Kaïs Saïed, accompagnés des walis d’El Tarf, de Souk Ahras, de Tébessa et d’El Oued, se sont ensuite rendus au siège de la wilaya d’El Tarf pour une réunion à huis clos sur des aspects de la coopération économique, culturelle et touristique entre les deux pays, a-t-on chuchoté à la presse locale. Ce qui suppose aussi que les détails techniques de l’ouverture exigent un examen plus approfondi.

En effet, la décision de la réouverture des frontières, prise communément par les deux Présidents lors de l’inauguration de la stèle commémorative de Sidi Fredj le 5 juillet, a pris de court beaucoup de monde.

D’abord les agents des postes frontaliers qui s’apprêtaient à passer un autre été sans bousculades, les agents touristiques qui avaient écarté la Tunisie de leur destination, les millions d’Algériens qui vont habituellement dans le pays voisin et qui ont pris d’autres dispositions et enfin les riverains frontaliers.

En Tunisie, qui fait face à une cruelle crise économique faute précisément des rentrées de l’activité touristique, il y a eu des manifestations de joie à l’annonce du retour des touristes algériens.

De ce côté-ci de la frontière, les sentiments sont plus mitigés. On craint une arrivée massive de Tunisiens qui viennent faire des emplettes, revendues hors prix en Tunisie. Les denrées alimentaires, les produits informatiques et l’électroménager vont se raréfier et leurs prix augmenter.

Les stations-services vont renouer avec les interminables files et les pénuries de carburant pour cause de contrebande. On pense également que cette décision très tardive ne va pas manquer de congestionner les postes frontaliers, avec la panoplie de désagrément que cela suppose. Depuis l’annonce commune de MM. Tebboune et Saïed, le dinar tunisien (DT) est passé de 65 à 70 DA, sur le marché de l’informel bien entendu.

Selon Kamel Beldjoud, pour leur sortie du territoire national, il sera exigé aux passagers algériens, en plus des documents habituels, le pass sanitaire avec les 3 doses de vaccin ou un test PCR de moins 72 heures.

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