Située au pied de l’Edough, la grande cité d’Oued Forcha dans la ville d’Annaba perd inexorablement son attrait. Des voies délabrées, des amas d’ordures jonchant les rues, des fuites d’eau potable et des égouts à ciel ouvert exposés à la vue de tous, malgré les nombreuses réclamations, témoignent d’une situation stagnante.
Cette métropole, habitée par des cadres, des professeurs, des médecins, des fonctionnaires et des citoyens lambda, se trouve confrontée à un changement abrupt de son état, suscitant la préoccupation de ses résidents. Devenue le réceptacle de tous les maux caractéristiques des cités populaires négligées, Oued Forcha n’est plus le lieu agréable qu’elle était dans un passé récent. Les habitants expriment leur mécontentement face à une détérioration qui autrefois, circonscrite aux environs des commerces et du marché informel, s’est étendue à tous les recoins, y compris les quartiers résidentiels.
Malgré sa proximité avec le centre-ville, Oued Forcha semble abandonnée à son triste sort. L’hygiène est inexistante, et les routes menant aux habitations montrent des signes évidents de vieillissement, faute d’un entretien adéquat de la part des autorités locales, notamment la commune. Dans une correspondance adressée à notre rédaction, les habitants, en colère contre leurs élus, notamment le président de l’Assemblée populaire communale (P/APC), dénoncent l’inaction.
«Malgré nos multiples requêtes, le maire n’a pas pris des mesures pour résoudre les nombreux problèmes qui empoisonnent notre quotidien. Oued Forha souffre du mauvais entretien de son réseau d’assainissement, les avaloirs sont souvent obstrués, provoquant des inondations en hiver et nous forçant à rester chez nous. Les mauvaises odeurs émanant des ordures ménagères et des restes de fruits et légumes pourrissant dans les rues empestent l’air», se plaint Naoreddine B., l’un des habitants. «Notre quartier est devenu le repaire des rongeurs et d’autres insectes nuisibles ayant élu domicile dans les tas de détritus.
La présence de bêtes errantes est un autre phénomène que les habitants de la cité d’Oued Forcha n’ont cessé de dénoncer, en vain. Même le ramassage des ordures n’est pas effectué régulièrement», déplorent d’autres résidents de ce secteur urbain. La cité est dans un état d’abandon tel que le quotidien y est devenu insupportable.
Les voies publiques, en particulier autour des villas, n’ont jamais fait l’objet du moindre entretien. Les routes ressemblent davantage à des ornières que les automobilistes doivent slalomer pour les éviter, les poussant même à emprunter les trottoirs de crainte de tomber dans les nids de poule. «La commune d’Annaba devrait favoriser le développement économique des quartiers en améliorant le cadre de vie des populations et redonner un sens à la vie collective», recommandent plusieurs experts spécialisés dans la gestion urbaine.