L’hôpital Mohamed Boudiaf de Ouargla a enregistré 69 cas d’envenimation scorpionique prises en charge lors du mois de juillet écoulé par le service des urgences médicochirurgicales, dont 4 ayant nécessité des soins en réanimation.
Si les statistiques de ce mois qui a été particulièrement chaud cette année, avec des épisodes répétés de canicule ayant dépassé les 50°C, ne recensent pas de décès, elles dévoilent une hausse crescendo des cas d’hospitalisation en ambulatoire des personnes piquée par le scorpion venant des quatre coins de la ville de Ouargla, comptant cinq communes.
Les chiffres montrent en outre pour la première fois une prévalence des piqures chez les femmes avec 37 cas durant le seul mois de juillet, tandis que 22 hommes et 20 enfants ont également pu être secourus à temps et arrachés à une mort certaine.
La rapidité de l’évacuation du piqué est primordiale dans ces cas et le gros des campagnes de sensibilisation organisées chaque année à l’approche de l’été se focalise autour du non usage de détergents ou autres moyens traditionnels de traitement des piqures venimeuses ainsi que la propreté et l’éclairage publics dans les quartiers.
Dans une brève intervention sur les ondes de la radio locale de Ouargla, le Dr Amoumene, chef du service des urgences de l’hôpital Mohamed Boudiaf appréhende le rafraichissement nocturne et une montée du degré d’humidité ces deux derniers jours, un climat propice à la sortie des scorpions de leurs gites.
Il a appelé à une vigilance maximale durant le mois d’août, qui enregistre le plus grand nombre de piqures scorpionique d’habitude. Le praticien a noté que tous les mois de l’année enregistrent désormais des cas de piqures, cela va de 5 à 7 en janvier et février avant d’opérer une hausse significative à 23 en mars puis 37 en avril et 46 en juin. Longtemps considérée comme le fléau de l’été, objet d’angoisse au sein de la population locale, l’envenimation scorpionique a connu une baisse sensible ces dernières années dans la wilaya de Ouargla, avec une moyenne de trois décès au lieu de douze auparavant et cinq cent piqués au lieu de six mille selon une statistique de l’hôpital Boudiaf lors d’une journée d’étude il y a deux ans.
Membre du comité national des experts chargés de la lutte contre l'envenimation scorpionique au ministère de la Santé, le Dr. Saidani a affirmé, lors du lancement de la campagne nationale de lutte contre l’envenimation scorpionique tenue à El Bayadh l’année dernière, que le nombre des cas d'envenimation scorpionique est passé de 50 000 cas durant ces dernières années à 40 138 cas et 22 décès en 2021, à travers le pays. Une basse qu’il explique par le renforcement des campagnes de sensibilisation et des opérations de collecte de cet animal pour la production d’un sérum anti-scorpionique local adapté au venin des espèces locales.
La collecte organisée par des comités locaux dans les wilayas sahariennes ont permis à l’Institut Pasteur de produire plus de 80 000 doses de sérum anti-scorpionique qui sont réparties aux directions de la santé dans les wilayas.
Dr. Saidani a par ailleurs révélé que les enfants de moins de 10 ans restaient la tranche d’âge la plus touchée par ces accidents, avec un taux de 60% par rapport au nombre global des cas.