Budapest soutient l'adhésion de la Suède à l'Otan, mais les responsables politiques suédois doivent cesser de répandre des «mensonges» sur la Hongrie et l'État de droit, a affirmé mardi le chef d'une délégation parlementaire hongroise.
Seul pays avec la Turquie à ne pas avoir ratifié au Parlement l'entrée de la Suède et de la Finlande dans l'Otan, la Hongrie devrait voter en faveur de l'entrée des deux pays nordiques «dans les prochaines semaines», a affirmé à la presse le vice-président du Parlement hongrois Csaba Hende.
Améliorer les relations bilatérales
«Nous avons commencé notre débat la semaine dernière et normalement quand tout se passe bien un débat comme celui-ci se termine en quelques semaines», a dit ce responsable du Fidesz du premier ministre nationaliste Viktor Orban.
Les nombreux reports de la ratification hongroise ces derniers mois ont suscité des inquiétudes en Suède et en Finlande, dont les candidatures sont déjà bloquées de facto par la Turquie. Selon le site internet du Parlement hongrois, la décision sur la ratification initialement prévue entre le 6 et le 9 mars est désormais fixée au plus tôt au 20 mars.
Csaba Hende et d'autres députés hongrois ont rencontré mardi matin le président du Parlement suédois, dans le cadre d'une «visite de courtoisie» sur la ratification des candidatures suédoise et finlandaise. «C'était chaleureux, amical, orienté vers l'avenir. Cela a montré la perspective d'un nouveau départ», a estimé le responsable du Fidesz. «Nous avons dit clairement que le gouvernement hongrois, le président et la plupart des députés soutiennent une adhésion de la Suède à l'Otan», a-t-il poursuivi.
Mais il a jugé «nécessaire» d'améliorer la «relation bilatérale» entre Stockholm et Budapest. «Il faut aussi davantage de respect pour la Hongrie», a insisté Csaba Hende, sans préciser quels «mensonges» il visait côté suédois. Il a appelé les responsables suédois «à éviter de dépeindre la Hongrie de façon fausse» et à «s'abstenir de parler d'une absence d'État de droit, qui est basée sur des faits infondés».
Une des inquiétudes côté suédois est que la Hongrie se serve de l'adhésion à l'Otan comme monnaie d'échange dans sa bataille avec l'Union européenne. En décembre, Bruxelles a décidé de geler des milliards d'euros de fonds communautaires dans l'attente de réformes anti-corruption, après un long bras de fer avec Budapest.
Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, le gouvernement hongrois se distingue aussi du reste de l'Europe avec une position ambiguë, se gardant de critiquer le président russe.