La troupe humoristique des Drôles Madaire a fait sa rentrée en ce début d’année 2025 par un spectacle hilarant donné vendredi dernier au théâtre régional d’Oran Abdelkader Alloula.
Sans jouer pour autant à guichet fermé, ce nouveau spectacle, intitulé Cocktail d’impro, a attiré de nombreux spectateurs, ayant rempli comme un œuf l’orchestre et une partie du premier balcon. Doudou, Linda Koriche, Samir Kibir, Samira Belatoui, Imad Halimi et Oussama Fernane sont les six comédiens de la troupe (qui en compte d’autres) à avoir assuré au public, pendant une heure trente, des éclats de rire à répétition.
Spécialisés dans l’art de l’improvisation, pour bien montrer qu’ils ne s’adonnent pas à la triche, les comédiens ont pris le public à témoin, l’invitant à lui suggérer des idées de thématiques, dont ils feraient, au pied levé, des sketchs improvisés. Ici et là, dans le rang des spectateurs, les propositions ont fusé, et les comédiens, qui décidément ne cessent de s’améliorer au fil des années, ont assuré une soirée tordante où l’humour, sous ses diverses inclinaisons, était de mise. Si le sens de la répartie était un muscle (et c’en est un) les Drôles Madaires, en continuant à s’entraîner et aiguiser leur sens de la répartie, sont en passe de devenir de véritables culturistes en humour.
A cette allure, bientôt, on ira jusqu’à les surnommer «les Marx Brothers d’Oran». Rejouant, à leur manière, une scène emblématique de la série sud-coréenne Squid Game, une jeune femme dont le père cherche à marier coûte que coûte, une histoire sans paroles, racontée par les ombres chinoises, les péripéties de jeunes rappelés devant accomplir leur service militaire, un étudiant sans le sou et sans travail, surprotégé par sa mère et malmené par son père, une jeune employée dont l’ascension professionnelle est conditionnée par sa capacité à cafter ses collègues… autant dire que l’inspiration, vendredi, était au rendez-vous.
Le tour de force (humoristique) était sûrement lorsque les comédiens ont demandé au public de leur dire, à la diable, des noms d’objets (armoire, frigo, trousse d’écolier, etc.) et qu’ils s’affaireraient, en à peine quelques secondes, à émettre des réflexions rigolotes à partir desdits objets.
On remarquera aussi que le public, présent vendredi, n’était pas celui du tout-venant, mais un public fidèle à la troupe humoristique tant lui-même, il l’a prouvé à maintes reprises, a le sens de l’humour et de la répartie. Bien sûr, il a dû sûrement, en ce spectacle, y avoir quelques imperfections, des petits moments de flottement, ou des vannes qui n’ont pas marché comme il se doit, mais c’est la moindre des choses, après tout, dans un spectacle qui se veut «improvisé» de bout en bout. Une chose est certaine : le talent de la troupe des Drôle Madaire est avéré, et ça, personne ne pourra le lui enlever !