Les participants au colloque sur l’histoire du mouvement médical en Afrique du nord ont mis l’accent mardi à Oran sur les contributions importantes des médecins et paramédicaux algériens dans la lutte contre le colonisateur français. Les contributions des médecins et infirmiers algériens dans la lutte contre le colonialisme français sont apparues depuis les premières résistances populaires, a indiqué dans son intervention par visioconférence le Pr. Mustapha Khiati de la Faculté de médecine de l’université d’Alger et président de la FOREM (Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche). Durant sa résistance, «l’Emir Abdelkader avait reçu une formation médicale de base pour faire face aux cas d’urgence», a rappelé Le Pr Khiati, évoquant, également, le rôle d’Abdallah Zerouali, médecin privé du Fondateur de l’Etat algérien moderne, dans l’organisation du volet sanitaire de l’Etat mis en place par cette figure de la résistance populaire, alors ministre de la Santé, et son encadrement des médecins algériens dans les rangs de la résistance. Quelque 40 médecins travaillaient sous ses ordres dans le centre de santé, établi au siège de la Zmala parmi les huit centres mis en place par l’Emir pour prendre soin des militaires et des citoyens. L’un de ces centres était établi dans la ville de Tlemcen et placé sous la supervision du Dr Mohamed Benzerga, a-t-il ajouté. M. Khiati a salué «l’organisation parfaite» du secteur de la santé pendant la période de résistance de l’Emir Abdelkader qui a institué une loi sur la santé sous l’intitulé «La septième loi» et établi un système salarial pour les médecins et les infirmiers qui percevaient leurs salaires du trésor public, en plus d’un système de formation basé sur les connaissances acquises à son époque. Pour sa part, Mohamed Belhadj, enseignant au département d’histoire de l’université d’Oran 1 Ahmed Ben Bella, a évoqué le rôle rempli par un groupe de médecins et d’infirmiers algériens sous la tutelle du FLN/ALN dans la lutte contre les crimes commis par l’OAS dans la ville d’Oran. Il a évoqué la mobilisation d’un groupe de médecins algériens, dont Boudraâ Belabbès, qui s’installa à Oran pour aider les Algériens et les moudjahidine. Ce médecin a créé une clinique dans le quartier de M’dina Jdida, en collaboration avec d’autres médecins tels que Balaska Mohamed et Nebia Bachir, ainsi que le chirurgien dentiste Bensafir, pour prendre en charge les victimes de l’OAS, qu’il craignait de les voir assassinées dans les hôpitaux français par l’armée secrète. Le même orateur a évoqué les grands efforts des infirmiers ou des agents de l’hôpital civil français du quartier de Plateau (actuellement Sidi El Bachir) en approvisionnant les cliniques établies par le FLN à Oran en médicaments et en fournitures médicales et en y travaillant, dont feue Taïbi Fatima et sa s£ur Taïbi Badra, encore en vie. Le Pr Mohamed Bendjebbour, directeur du laboratoire de recherches historiques, sources et traductions de l’université d’Oran 1 Ahmed Ben Bella, a souligné le rôle des étudiants de la faculté de médecine d’Alger, après avoir rejoint les maquis en 1956, notamment la chahida Saliha Ould Kablia, spécialisée en dentisterie, qui a été chargée, lorsqu’elle rejoignit les rangs de la Révolution, de superviser le service des soins infirmiers à Mascara sous la supervision du Dr Youcef Damerdji. De son côté, le Pr Mohamed Haoues, enseignant à l’université Djillali Bounâama de Khemis Miliana, a salué le rôle de certains médecins non algériens dans le soutien de la cause algérienne, dont le médecin français, Pierre Cholet, qui a rejoint la glorieuse guerre de Libération après avoir rencontré les deux martyrs, Larbi Ben M’hidi et Abane Ramdane. Ce colloque de deux jours est organisé en collaboration avec le Laboratoire de recherches historiques, sources et traductions de la Faculté des sciences humaines et islamiques de l’université d’Oran 1 Ahmed Ben Bella et la Faculté des sciences médicales de la même université. Plusieurs interventions ont été programmées à cette occasion par des professeurs d’Algérie, du Sultanat d’Oman, de Libye, de Tunisie, de France et de Grande-Bretagne.