Peut-on innover et créer une start-up si on est étudiant en lettres et linguistiques arabes ?
Telle est la question posée par le département de littérature et langue arabe de l’université de Ouargla dont le staff vient d’organiser une journée d’études sur le projet «Diplôme universitaire – startup» et spécialités liées à la littérature et langue arabe, quelle relation ?
C’est toute la problématique de la transition de la réception d’information à la création, du savoir à l’économie du savoir, comme l’a explique le Dr Khadidja Anichel cheffe du département, qui a souligné que ce projet porté par l’université s’est surtout implanté dans les filières scientifiques, mais commence une percée en sciences humaines. Ainsi la faculté de lettres et arts de l’université de Ouargla recense la soutenance de quatorze projets innovants l’année dernière, dont cinq au département de langue anglaise, affirme le Dr Lahcene Dahou, doyen de la faculté.
C’est dans ce sens que le challenge lancé cette année est le lancement de trente projets de startups au sein du département et tout le staff se mobilise depuis plusieurs semaines pour accompagner les porteurs de projet afin de relever le défi en vulgarisant la démarche d’une part et surtout en présentant les projets déjà lancés.
La question posée par cette journée d’études est celle des idées de projets.
Quelles sont en effet les débouchés possibles dans le domaine des lettres pour développer des projets uniques et innovants. Les spécialistes en linguistiques ont mis en exergue un large panel d’applications et outils linguistiques à développer pour aider les locuteurs natifs ou non natifs à apprendre l›arabe ou améliorer leur maîtrise de la langue. L’autre panel concerne les outils de traduction ou les services de correction grammaticale spécifiquement adaptés à la langue arabe, en prenant en compte ses particularités grammaticales et syntaxiques. Dans le domaine de l’édition et de la publication, la création de plateformes d’édition numérique permettant la publication et la diffusion d’auteurs arabes a été présentée, des plateformes de création de contenus spécialisés, des services de traduction et d’adaptation d’œuvres littéraires arabes vers d’autres langues, ou vice-versa.
Les services de conseil et de formation sont également à envisager pour la formation en ligne ou en présentiel ou le conseil dédié aux entreprises qui pourraient avoir besoin de services linguistiques, de traduction spécialisée ou de conseils pour la communication interculturelle. Les startups technologiques peuvent, quant à elles, créer des outils d’appui à la recherche académique tels que l’analyse de textes littéraires ou bien encore développer des solutions technologiques pour rendre les ressources culturelles et éducatives en arabe plus accessibles, en particulier pour les personnes handicapées notamment les livres audio et les applications de lecture pour les malvoyants).
Les chances de succès
Les différents intervenants ont souligné l’importance de combiner l’expertise académique avec une vision entrepreneuriale à savoir identifier un besoin sur le marché que la formation en linguistique et en littérature arabes peut combler, valider l’idée en menant des recherches de marché, en discutant avec des mentors ou des experts, et en testant des prototypes, s’associer à des enseignants et d’autres étudiants dans différentes disciplines ayant des compétences complémentaires tels que les développeurs, les designers, et les spécialistes en commerce en ligne et en marketing afin d’augmenter les chances de succès.
L’incubateur universitaire est mis à la disposition des étudiants pour bénéficier du mentorat et de l’accompagnement pour développer leurs idées de startups et soumettre leurs dossiers aux différents programmes de financement. Ainsi, l’université de Ouargla se lance à fond dans le projet de création d’entreprises et organise à partir de ce lundi une multitude d’événements dans ses trois pôles à l’occasion de la semaine mondiale de l’entrepreneuriat qui se tient du 18 au 24 novembre 2024.