Selon la municipalité de Jénine, le camp de réfugiés de même nom a été quasiment vidé de sa population en 56 jours de harcèlement sécuritaire sioniste. Mohammed Jarrar, maire de la ville, alerte : «Le nombre de personnes déplacées du camp s’élève à 21 000.
25% de la population de l’ensemble du gouvernorat de Jénine se trouve en situation de déplacement forcé.» Mamdouh Assaf, autre responsable municipal, complète : «Jénine est sous occupation totale. 100% du camp de réfugiés et 85% des rues de la ville de Jénine ont été détruits au bulldozer.» M. Assaf ajoute que «8000 établissements commerciaux sont complètement fermés» dans l’agglomération palestinienne.
Depuis près de deux mois maintenant, exactement depuis le 21 janvier 2025, et le lancement par l’occupant sioniste de l’opération «Mur de fer», la Cisjordanie occupée est soumise à un véritable rouleur compresseur de violence d’une rare brutalité. Pas un jour sans de nouvelles exactions, destructions, arrestations, molestations, expulsions, sans parler des dizaines de Palestiniens tués dans le cadre de cette opération dans les villes de Jénine, Tulkarem, Naplouse et les autres localités d’Al Dhiffa, qui n’ont pas connu de tels actes depuis longtemps.
Pour rappel, cette campagne militaire israélienne a été mise en branle deux jours à peine après la conclusion de la trêve (fragile) entre Hamas et l’Etat hébreu. Au vu de l’ampleur de cette offensive guerrière, c’est tout le visage et la morphologie physique et démographique de la Cisjordanie qui sont en train de changer, et d’aucuns voient comme de juste dans cette escalade de la terreur un prélude à l’annexion définitive du territoire occupé par Israël après la guerre des six jours, en 1967.
«Jénine est sous occupation totale»
Selon la municipalité de Jénine, le camp de réfugiés de même nom a été quasiment vidé de sa population en 56 jours de harcèlement sécuritaire sioniste. Mohammed Jarrar, maire de la ville, a affirmé hier, selon des propos repris par l’agence Wafa, que «le nombre de personnes déplacées du camp de Jénine s’élève à 21 000». «25% de la population de l’ensemble du gouvernorat de Jénine se trouve en situation de déplacement forcé», a-t-il précisé.
M. Jarrar a également alerté sur le fait que «les dommages causés par l’agression israélienne sont très importants, en particulier sur le plan économique». «Le niveau de pauvreté a sensiblement augmenté dans la région», a-t-il soutenu. Mamdouh Assaf, secrétaire général de la mairie de Jénine, a affirmé de son côté, d’après le site d’information palestinien Ramallah News, qu’«après 56 jours (d’intervention militaire israélienne, ndlr), Jénine est sous occupation totale.
100% du camp de réfugiés de Jénine et 85% des rues de la ville de Jénine ont été détruits au bulldozer. Des quartiers entiers entourant le camp ont été vidés de leurs habitants», a dénoncé le responsable communal. M. Assaf ajoute que «8000 établissements commerciaux sont complètement fermés» dans l’agglomération palestinienne. «La vie est complètement perturbée à Jénine», se désole-t-il.
De son côté, le porte-parole du ministère palestinien de l’Education, Sadiq Al Khadour, a indiqué que «depuis le début du second semestre, l’enseignement présentiel dans 72 écoles des villes de Jénine et de Tulkarem a été suspendu en raison de l’agression israélienne, ce qui signifie que 26 000 élèves ont été privés d’école», rapporte Wafa. Faisant le point sur le nombre de victimes enregistrées depuis le début de l’opération «Mur de fer», l’agence de presse palestinienne fait savoir que «34 personnes sont tombées en martyres et des dizaines d’autres ont été blessées, en plus d’une destruction sans précédent des infrastructures et des biens publics et privés».
Wafa parle de «démolitions au bulldozer» et d’«incendies de maisons» appartenant à des civils, tandis que d’autres habitations «sont transformées en casernes militaires». «Notre correspondant a rapporté ce lundi que les forces d’occupation continuent de pousser des renforts militaires vers le camp de réfugiés de Jénine et les quartiers voisins depuis le matin, alors que des avions de guerre survolent la ville», nous apprend la même source.
On assiste également à un déploiement de «chars et de véhicules blindés» qui sont «stationnés à proximité du camp de Jénine, tandis que des bulldozers continuent de raser des rues et d’en élargir d’autres pour y faire entrer des véhicules militaires». «Des tirs de chars ont été entendus à proximité du rond-point Al Awda, et des mouvements de véhicules de l’occupation ont été observés dans la région d’Al Jabriyat», détaille Wafa.
Tulkarem : 50 jours d’enfer
La ville et le camp de réfugiés de Tulkarem, au nord de la Cisjordanie occupée, connaissent eux aussi des brutalités similaires. Tulkralem où «les forces d’occupation israéliennes poursuivent leur agression (…) pour le 50e jour consécutif», note l’agence Wafa. Le camp mitoyen de Nour Chams est également sous le feu des attaques israéliennes. Comme à Jénine, le quotidien des habitants de Tulkarem s’est transformé en un véritable enfer. La population vit au rythme des «déplacements forcés, des raids intensifs sur les maisons et de l’expulsion forcée de leurs propriétaires, tandis que le siège et les incursions se poursuivent au milieu du déferlement des renforts militaires», écrit Wafa.
Dans la nuit de dimanche à hier, les soldats israéliens «ont multiplié les violations contre les habitants du camp de Tulkarem». Ils ont «informé les familles qui ont décidé de rester dans le quartier de Qaqoun qu’elles devaient quitter le camp». Ils ont «tiré des bombes assourdissantes et des balles réelles contre les femmes et les enfants qui tentaient de retourner au camp, dans une escalade dangereuse qui exacerbe les souffrances des habitants», énumère l’agence de presse palestinienne.
Sur la foi d’informations fournies par des sources locales, Wafa signale que «200 familles ont été déplacées de leurs maisons dans un certain nombre de quartiers du camp de Tulkarem, en particulier ceux situés à sa périphérie, au cours des deux derniers jours». Autre violation caractérisée du droit humanitaire : les forces d’occupation «ont détenu des équipes médicales de la Société du Croissant-Rouge palestinien qui ont essayé d’entrer dans le camp» et «agressé un ambulancier». Cela a eu pour conséquence d’«entraver leur travail de soutien à la population à l’intérieur du camp, en particulier les malades et les personnes âgées».
Par ailleurs, les soldats israéliens «ont continué à faire des descentes dans les maisons et les magasins à l’intérieur du camp de Tulkarem, les fouillant fébrilement en détruisant et volant les biens de leurs occupants et transformant un certain nombre d’entre eux en casernes militaires», poursuit le média palestinien.
Ces violations s’inscrivent «dans le contexte de l’escalade continue des forces d’occupation dans la ville de Tulkarem et ses deux camps (incluant celui de Nour Chams, ndlr), ce qui a entraîné la mort en martyrs de 13 citoyens, dont un enfant et deux femmes», souligne l’agence Wafa en précisant que l’une de ces deux femmes «était enceinte de huit mois». Cette escalade a, en outre, provoqué «des dizaines de blessés et d’arrestations, et le déplacement forcé de plus de 12 000 personnes du camp de Tulkarem et de 12 000 autres du camp de Nour Chams».
Unicef. Un million d’enfants luttent pour survivre à Ghaza
Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) a indiqué qu’un million d’enfants, privés des produits de première nécessité, «luttent pour survivre» dans la bande de Ghaza, ravagée par plus de 15 mois d’agression sioniste génocidaire. «Un million d’enfants à Ghaza luttent pour survivre, privés des produits de première nécessité», a écrit l’Unicef dans un message publié lundi sur les réseaux sociaux.»
Des centaines de milliers d’entre eux manquent d’eau potable et d’assainissement», a ajouté l’agence onusienne avant de souligner que «l’eau est un droit humain fondamental dont nul ne devrait être privé». Par ailleurs, l’Unicef a précisé qu’elle s’efforçait avec ses partenaires «de fournir une aide vitale, mais seuls un cessez-le-feu durable et un accès sans restriction peuvent réellement sauver des vies» dans l’enclave palestinienne.
Le bilan de l’agression génocidaire sioniste contre Ghaza a atteint 48.572 martyrs et 112.032 blessés, depuis le 7 octobre 2023, ont indiqué dimanche les autorités palestiniennes de la santé, précisant qu’un certain nombre de victimes palestiniennes se trouvaient encore sous les décombres. Un accord de cessez-le-feu est entré en vigueur le 19 janvier à Ghaza après plus de 15 mois d’agression sioniste dévastatrice qui a provoqué une catastrophe humanitaire sans précédent. La première phase de cet accord a pris fin le 1er mars.