L’explosion simultanée de 5000 téléavertisseurs et talkies walkies du Hezbollah le mardi 17 septembre 2024 pose un problème de confiance sur l’utilisation de la technologie des moyens de téléphonie mobile fabriqués, sous supervision US, que ce soit à Taïwan ou dans d’autres pays d’Europe.
Ces récepteurs de messages numériques par radiomessagerie se présentent sous forme de petits boitiers utilisant leur propre fréquence radio sans passer par les réseaux de téléphonie mobile pour éviter les problèmes d’interception des communications. Le beeper a été breveté aux USA en 1949 par US Spok Holding Inc tout comme le talkie walkie par la société Galvin Manufactrury (USA) en 1935 et mis en service sous la marque Motorola CR300 en 1940. Dans un clin d’œil aux armées du monde, ces sociétés vantaient ce moyen de communication comme étant très fiable car leur signal «pénètre aussi bien l’acier que le métal».
Un dangereux précédent technologique
L’article paru dans El Watan du 16/9/2024, sous le titre La guerre des semi conducteurs entre les USA et la Chine, faisait ressortir l’avance technologique des USA dans le domaine des composants électroniques permettant la conception de microprocesseurs constitués de circuits intégrés très complexes, de millions, voire de milliards de transistors destinés à exécuter des programmes informatiques sophistiqués. Toutes les armées du monde doivent désormais intégrer le fait que ces semi-conducteurs peuvent être malveillants. En effet, cette opération beeper révèle et au grand jour la dangerosité de ces circuits intégrés de la taille d’un virus de moins de 7 nanomètres, impossibles à détecter, dans la mesure où ils sont imprimés dans des puces de la taille d’un virus. Elle montre aussi que cette malveillance peut être étendue à tous types d’appareils de communication à l’instar des beeper et talkies walkies de conception plus basique.
Le Hezbollah a commandé 5000 beepers modèles AP924 et des centaines de talkies walkies auprès de la société Gold Appolo, il y a de cela 5 mois. Ces appareils, qui n’ont pas le niveau technologique des semi-conducteurs, ne nécessitent pas de réseau GSM puisque le signal est émis par radio VHF ou UHF. Dès qu’il reçoit le message, le beeper émet un bip d’alerte sur un mode broadcast, pour lire le texto ou le numéro de téléphone à rappeler. Pour se prémunir des écoutes US couvrant toute la région, pour le compte d’Israël, le Hezbollah a utilisé les téléavertisseurs comme moyen de communication privé au détriment des téléphones cellulaires, considérés comme trop vulnérables.
Ainsi, ces milliers de beepers et talkies walkies commandés à Taïwan, ont été ou auraient été piégés soit à la source, soit dans un pays d’Europe. Quelle que soit la situation géographique de l’usine où ont été fabriqués ces appareils, il est important de noter qu’aucune opération de piégeage ne peut se réaliser sans l’ordre express de l’état profond US. De plus, l’intégration des charges explosives de 10 à 20 grammes dans les milliers d’appareils n’a pu se faire que de manière robotisée et non manuelle. De ce fait, l’ampleur de cette opération n’a pu se concevoir et s’exécuter sans l’aval et l’accord du grand parrain US dans la mesure où la totalité de ces usines, qui fabriquent ces appareils, sont étroitement contrôlées par lui.
Cette importante commande de beeper a donné l’idée au maître d’œuvre US d’en faire des moyens de communication d’abord utiles dans un premier temps, puis mortels, en faisant croire qu’ils ont été piégés par Israël, alors que cette opération machiavélique a été initiée, conçue et montée de toutes pièces par les USA qui se jouent des vies humaines palestiniennes et libanaises comme dans un film d’horreur produit à Hollywood. C’est avec le feu vert donné par les USA et leur livraison continue de bombes que Ghaza a été rasée pour devenir un immense parking sous le silence craintif des pays arabes et complices des pays européens.
La supériorité technologique d’Israël : un leurre !
Cette opération ne peut avoir été effectuée par le Mossad en raison de la main mise très étroite des USA sur toutes les chaînes de fabrication de ces types d’appareils. Pour brouiller les pistes, l’Etat profond US a fait répercuter des leurres par le biais de certains médias occidentaux et réseaux sociaux, prétendant que ces appareils avaient été détournés par le Mossad pour les piéger dans certains pays d’Europe. Ces informations sont douteuses dans la mesure où les USA ont toujours voulu faire croire en une supériorité technologique intimidante d’Israël et de sa force d’infiltration dans certains pays, comme dans le cas de l’affaire Pegasus. En réalité, Israël n’est que l’exécutant et le mercenaire des basses œuvres de l’Etat profond US. En effet et contrairement à ce qu’ils veulent faire croire depuis des décennies, ce ne sont pas les juifs qui dirigent le monde, mais bien les Anglo-Américains qui inventent, conçoivent et fabriquent la quasi totalité des appareils et armements les plus sophistiqués en raison de leur haute maîtrise technologique sur les semi-conducteurs dont dépendent aussi bien la Russie que la Chine à ce jour.
Le refus de la vente des deux porte-hélicoptères Mistral à la Russie par la France en est un des exemples. Le veto mis par les USA sur cette vente s’explique par la haute technologie des appareils US intégrés dans ces deux navires. Il en a été de même pour le sabotage du pipe Nord Stream 2 en pleine mer dont ils ont fait porter le chapeau aux Ukrainiens. Aucun pays d’Europe ne peut désobéir au grand parrain sur les questions géostratégiques majeures touchant à ses intérêts. Et dans ce dernier cas, c’est l’Allemagne qui en a fait les frais pour avoir voulu se rapprocher de la Russie dans un premier temps sur le plan commercial.
Il est donc clair que cette opération a été initiée, montée et réalisée par l’état profond US qui supervise la région du Moyen Orient, par Israël interposé. Sa politique dans cette région a consisté à mettre toutes les entraves possibles à la paix depuis des décennies en créant des tensions et des divisions entre les communautés sunnites et chiites, entre les républiques et les monarchies de la région, après avoir favorisé, armé, financé et installé une population venue d’Europe de l’Est, totalement étrangère à la région pour y instaurer une tension et une guerre permanente. Les USA ont pris le relais de la politique machiavélique pratiquée par la Grande Bretagne au Moyen Orient.
Israël : une tradition terroriste sous haute protection US
L’ex-Amiral français Jean Louis Vichot a déclaré sur LCI que «la tradition de l’armée israélienne est avant tout une tradition terroriste, c’est la base de son fondement contrairement aux armées européennes qui ont toujours agi dans la légalité. Cette armée a commencé par être une organisation terroriste». Si l’état d’Israël a été créé sur la base d’actions terroristes de la Hagana, du Palmakh et de l’Irgoun, dont les membres étaient tous originaires des pays d’Europe de l’Est, cet ex-amiral oublie ou ignore que ces groupes ont été créés, formés, armés et financés par l’Angleterre, puissance alors occupante, après avoir massacré les populations civiles palestiniennes lors des révoltes de 1936 à 1939.
La politique de l’Angleterre a consisté à faire croire qu’il existait une résistance juive à la puissance occupante, alors qu’il s’agissait en fait d’un leurre destiné à tromper l’opinion publique palestinienne et internationale pour cacher le véritable objectif de la création d’un Etat sioniste au sein de la Palestine. D’ailleurs, en reconnaissance à cette aide, toutes les villes et bourgades israéliennes ont une rue qui porte le nom du tristement célèbre officier général britannique Orde Wingate qui s’est attelé à rendre possibles ces massacres de Palestiniens perpétrés sous la haute protection de la perfide Albion.
Les dénégations du porte- parole du Pentagone selon lesquelles les USA n’étaient pas impliqués dans le piégeage de ces appareils sont de nature à faire porter l’entière responsabilité des ces assassinats à l’Etat hébreu. Pour l’Etat profond US, il s’agit de faire croire en une prétendue supériorité technologique menaçante d’Israël et en la faiblesse du Hezbollah dans sa lutte de résistance. La grossière erreur de cette organisation a été de ne pas avoir commandé ces appareils, de conception basique, en Chine pour réunir toutes les conditions de sécurité requises face à un ennemi qui est protégé, armé et financé par la plus grande puissance mondiale. L’opération beeper a bien constitué le coup d’envoi donné par les USA pour les frappes aériennes de l’armée mercenaire d’Israël sur le Liban dont l’objectif est de déstabiliser et briser la résistance du peuple libanais. Le Hezbollah saura se relever de ce malheureux épisode comme l’avait fait en 1957 le FLN/ALN, suite à l’opération Bleuite organisée par le service action du SDEC, lors de la guerre de Libération nationale.
Par Khelifa Mahieddine , Avocat