Une convention a été signée, le 20 mai, avec le Cerist portant sur l’acquisition d’un système d’information de gestion des examens du code de la route au profit de la Délégation nationale à la sécurité routière, ce qui permettra de contrôler tout le processus de formation pour l’obtention du permis de conduire.
Huit cent cinquante-huit personnes ont péri au premier trimestre (janvier, février et mars 2024) de l’année en cours, dans des accidents de la circulation. Le bilan de ces trois mois révèle une moyenne de 9 décès par jour ! Les chiffres ont été rendus publics, hier, par le commissaire divisionnaire, Ahmed Naït El Hocine, chargé de la gestion de la Délégation nationale à la sécurité routière. Intervenant sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 1, le responsable affirme que le nombre des accidents est de 6462 ayant causé 8506 blessés.
Un bilan effrayant jamais atteint, surtout qu’une amélioration était enregistrée depuis 2015. Le «facteur humain» est sérieusement impliqué, selon Ahmed Naït El Hocine, et ce, en tenant compte des rapports des enquêtes des services de sécurité.
Le non-respect du code de la route vient en première position. L’excès de vitesse et les manœuvres dangereuses ainsi que le non-respect de la distance de sécurité sont les trois facteurs qui expliquent le nombre élevé d’accidents.
Il y a un manque de culture routière, dit-il, d’où «les efforts de la Délégation nationale à la sécurité routière qui ambitionne de trouver des mécanismes de sensibilisation», sachant aussi que ces drames coûtent 100 milliards dinars annuellement à l’Etat. La prise en charge des blessés est aussi un fardeau pour les familles, souligne t-il, en rappelant, encore une fois, le maillon faible : la formation, les conditions de passage des examens et d’obtention du permis de conduire.
Le manque est criant à ce niveau-là. Pour étayer son propos, Ahmed Naït El Hocine avance des statistiques qui indiquent clairement que 20% des accidents sont causés par des usagers «nouveaux-permis».
La moitié des accidents, selon les chiffres révélés, sont causés par les détenteurs de permis de moins de 5 ans. «Plus l’usager a de l’expérience, moins il est impliqué dans les accidents», affirme le chargé de la gestion de la Délégation nationale à la sécurité routière.
Une convention a été signée, le 20 mai dernier, avec le Cerist portant sur l’acquisition d’un système d’information de gestion des examens du code de la route au profit de la Délégation, ce qui permettra de contrôler tout le processus de formation pour l’acquisition du permis de conduire, soit les 25 séances d’apprentissage réglementaires et l’examen du code de la route multimédias.
Autrement dit, tout se fera, désormais, de manière automatique dans les centres relevant de la Délégation nationale à la sécurité routière, sans l’intervention des examinateurs, «ce qui diminuera certaines pratiques frauduleuses avec plus de transparence dans son volet théorique».
Le rôle des auto-écoles revu
Quel rôle attribuera-t-on donc aux auto-écoles dans ce nouveau système ? Le rôle se limitera uniquement à la formation sur le terrain et ces écoles n’auront pas de mot à dire ni de lien direct avec les centre d’examen. «Un décret ministériel sera bientôt publié. Il clarifiera tous les détails», explique Ahmed Naït El Hocine. Pour le lancement de ce projet prévu à la fin de cette année, des wilayas pilotes seront sélectionnées.
Pendant les six prochains mois, les auto-écoles seront informées et même formées à ce nouveau système de formation. «Un travail de partenariat est prévu avec l’ensemble des partenaires», rassure l’invité de la radio qui assure qu’il s’agira «d’un processus plus transparent».
Ces mesures viennent aussi compléter le projet prévoyant la mise en place d’un permis de conduire à points qui entrera en vigueur dans une année et demie. Il est aussi question d’actualiser la signalisation qui a sa part dans cette hécatombe. Notons enfin qu’une campagne de sensibilisation est programmée à l’approche de la saison estivale connue par le taux élevé des accidents de la circulation.