La prévention est en train de s’inscrire au cœur des systèmes de gouvernance avec la montée en puissance des grands risques, au premier rang desquels les feux de forêt.
Il ne s’agit plus seulement de prévoir, mais de prévenir. L’humanité, qui découvre sur le tard les effets du réchauffement climatique, se familiarise désormais avec de nouveaux termes comme les «mégafeux» et autres phénomènes tout aussi catastrophiques.
La règle des «trois 30» est souvent citée sous certaines latitudes comme une alerte d’un risque incendie maximal. Il se signale quand le taux d’humidité dans l’air est inférieur à 30%, une température supérieure à 30°C et une vitesse du vent dépassant les 30 km/h. Nous frayons, dans nos contrées, avec ces conditions climatiques pendant plusieurs mois et c’est l’apparition du vent qui semble tout faire basculer vers l’infernal.
A la base, l’étincelle provient dans 90% des cas des activités humaines.
Le volet criminel est le fait qui marque le plus les esprits mais il ne constitue pas la principale cause des incendies. Dans l’optique du renforcement de la prévention, une assise juridique est en train de prendre forme dans de nombreux pays. Il est, entre autres, prévu l’obligation de débroussaillement près des espaces forestiers et l’interdiction de fumer dans les bois. L’objectif est de ne pas ajouter le facteur humain au dérèglement climatique dans le déclenchement des feux de forêt.
Dans notre pays, la prévention est, pour l’heure, basée sur le volontariat et les campagnes de sensibilisation menées par différents corps et services de l’administration publique. La Protection civile a déployé sur ce plan, depuis avril, un large programme en direction de la société civile, réunissant les comités de village et de quartiers à l’effet de les amener à entreprendre les travaux de nettoiement et de débroussaillage autour des habitations.
Des collectivités locales, instruites par le ministère de l’Intérieur depuis janvier, ont également entrepris avec leurs modestes moyens les opérations de prévention nécessaires dans les villages, notamment ceux, très nombreux, situés à la lisière des forêts.
Tout ce dispositif piloté par les pouvoirs publics consiste en fait à faire revivre des traditions quelque peu oubliées en raison d’un développement non maîtrisé, qui a vu le travail et l’entretien des terres quasiment abandonnés. Ceci est du reste observé dans la gestion du patrimoine forestier, où l’aménagement des pistes et l’exploitation du chêne-liège ne sont plus aussi visibles qu’il y a quelques dizaines d’années.
A l’heure où la révision des programmes scolaires revient dans le débat public, à la faveur des examens de fin d’année, il serait opportun d’inclure dans les axes de travail des spécialistes des sujets d’apprentissage, rendus indispensables par l’évolution du monde, en relation avec la prévention, le principe et les mesures de précaution pour la préservation de l’environnement et de la vie.
Il est possible de les prioriser par rapport à des enseignements qui n’ont plus cours à l’ère moderne. Il y a fort à faire quand on voit que les élèves eux-mêmes ne sont pas protégés des effets des ondes électromagnétiques émises par les appareils de téléphonie utilisés précocement dans l’indifférence générale.