Le sujet de la numérisation est devenu incontournable dans les interventions publiques des responsables de tous les secteurs de la vie nationale.
Si le dossier est d’une importance certaine et doit figurer en haut de l’agenda des instances décisionnelles, il y a un risque que cela soit perçu comme une solution universelle et exclusive à toutes les difficultés rencontrées dans la vie quotidienne de la population.
L’innovation technologique et la dématérialisation des services sont fortement attendues dans des domaines prioritaires, à l’image des opérations bancaires et des transactions commerciales. Les retards sont encore prononcés dans ces domaines et l’urgence d’une véritable transformation pour atteindre les standards mondiaux est particulièrement signalée.
Les chiffres révélés régulièrement pour illustrer les avancées en la matière ne correspondent pas à des bonds décisifs, et le défaut de mise à niveau des systèmes de fonctionnement est vérifiable dans les agences bancaires, où l’afflux demeure pérenne. Le gain de temps serait pourtant considérable, de même que l’économie des dépenses, pour les établissements financiers comme pour les usagers contraints à des déplacements non indispensables, en réduisant ou en enrayant le recours au papier et autres imprimés qui encombrent encore les guichets des banques.
Le règlement des achats par le biais d’un terminal électronique ne s’est pas encore démocratisé et, en plus d’une large diffusion de ce moyen de paiement fort prisé même hors crise sanitaire, il sera nécessaire d’engager, auprès du grand public, des campagnes de vulgarisation et d’information sur les avantages de cette évolution qui s’est généralisée dans le monde.
La modernisation de l’acte de gestion intervient en fait d’une façon automatique, et devrait couler de source eu égard au niveau de formation dans les universités et les écoles spécialisées. Les nouvelles recrues dans les administrations ont éprouvé et assimilé les technologies les plus récentes et sont opérationnelles à la condition d’une rénovation et d’une mise à jour du parc informatique.
Quant à la résolution concrète des problématiques posées sur le terrain, le mode d’action ne peut pas changer intégralement de nature et de consistance. La disponibilité des produits de consommation de base est ainsi davantage tributaire de la production que d’un suivi sur des plateformes électroniques. Si certains produits dépendent du marché international, d’autres sont liés aux conditions d’activité à l’échelle locale, ainsi qu’à l’adaptation des programmes de soutien aux producteurs.
Un plus grand accès aux eaux d’irrigation a été, à titre d’exemple, fortement réclamé par des agriculteurs qui ont dû se conformer aux exigences de régularité dans l’alimentation en eau potable des foyers. Ils sont également demandeurs d’un encadrement technique par des diplômés d’instituts d’agronomie. Un conseiller oléicole a récemment délivré ses conseils en faveur d’«une bonne conduite des vergers» afin d’améliorer la production d’huile olive, dont la hausse des prix enregistrée cette année ne peut être prévue ni contenue par aucun logiciel.
L’option de la numérisation peut être modulée dans des secteurs où l’intervention humaine demeure primordiale, enclenchée sans protocole informatique.
La réparation des chauffages dans les écoles, qui ferait l’objet d’une plateforme numérique à l’adresse des chefs d’établissement, ne paraît pas éligible à un traitement ou une programmation informatique. Les représentants du syndicat des corps communs et des ouvriers professionnels de l’éducation viennent d’être reçus par le ministre en charge du secteur. Ils ont multiplié les plateformes de revendications sur leurs conditions de travail depuis des décennies.
La prise en charge de leurs requêtes permettrait de prévenir les différents écueils perturbant les activités pédagogiques.