Une note programmatique avait accompagné le report, le mois dernier, de l’examen du projet de statut particulier des personnels de l’Education. L’exigence de «définir les priorités, selon une vision moderne qui met la formation qualitative des générations futures au cœur des préoccupations» est mise en préambule de cette réforme voulue par les professionnels du secteur.
Les prémices du débat ne sont pas encore perceptibles autour de ce sujet cardinal et déterminant pour l’institution éducative, qui n’arrive pas à se défaire d’un mouvement de balancier qui l’empêche de s’inscrire résolument dans une perspective moderne, seule à même de garantir au pays les chances de se frayer un chemin et un essor dans un monde qui privilégie la compétitivité et l’innovation.
Les occasions ne manquent pourtant pas pour engager la réflexion et adhérer avec conviction à la démarche universelle en faveur des sciences et du savoir, à l’exemple de la célébration hier de la Journée mondiale de l’ingénierie pour le développement durable.
Des actions et des initiatives méritent d’être soulignées et généralisées à travers le secteur et dans tout le pays dans l’optique de réhabiliter l’école et de la réconcilier avec sa vocation, celle de former des générations qui œuvreront au développement et au progrès de la collectivité. Mercredi dernier, l’Institut national de recherche en éducation (INRE) a abrité une journée d’étude sur le thème de l’«Intégration de l’école algérienne dans le système d’innovation, de l’entrepreneuriat et des start-up».
Le ministre de l’Education nationale a encouragé, à l’ouverture de ce forum, les élèves à «acquérir des compétences et des connaissances en adhérant à des clubs scientifiques, de la robotique et de l’intelligence artificielle, dans les établissements d’enseignement».
En raison de l’évolution dans le monde et des défis nouveaux qui se posent avec une acuité qui ne tolère aucune alternative, il y a lieu d’inscrire l’option de la maîtrise des sciences et des nouvelles technologies au cœur du système d’enseignement. Aujourd’hui, on apprend sans surprise que c’est une entreprise spécialisée en raisonnement artificiel qui organise un débat mondial sur son innovation consistant à créer des vidéos réalistes à partir de simples textes.
Ses ingénieurs demandent aux décideurs politiques et aux éducateurs à travers le monde d’exprimer leurs préoccupations pour «identifier les cas positifs d’utilisation de cette nouvelle technologie». L’on a vu aussi l’année dernière que c’est un fournisseur d’accès à internet par satellite qui a eu à «arbitrer» des batailles au sol dans un conflit armé aux confins de l’Europe.
Dans le contexte national, il y a d’énormes bulles à faire éclater au plus vite, car phagocytant l’essentiel du débat public et des préoccupations communes orientées vers une consommation tous azimuts. Le suprême succès n’est pas d’accéder à des véhicules fabriqués dans des usines à l’étranger et livrés dans nos ports avec des modes de débarquement de plus en plus sophistiqués.
D’autant plus que notre pays comptait une expérience d’usinage et de savoir-faire dans ce secteur il y a plusieurs décennies, avant de subir les revers de la déstructuration du système éducatif puis de son tissu économique. La modernisation de l’école, en remettant les sciences au cœur de son fonctionnement et de ses objectifs, est la seule voie pour permettre au pays de fabriquer ses biens et de produire de la connaissance, la richesse qui régente dès à présent le monde.