La guerre en Ukraine et les sanctions occidentales contre Moscou ont propulsé l’inflation européenne à un nouveau record en juin, une mauvaise nouvelle pour les ménages désormais confrontés à la flambée des prix alimentaires en plus de ceux de l’énergie.
Le taux d’inflation dans les 19 pays partageant la monnaie unique s’établit à 8,6% sur un an, en juin, après 7,4% en avril et 8,1% en mai, a annoncé Eurostat hier. Ces chiffres sont les plus élevés enregistrés par l’Office européen des statistiques depuis le début de la publication de l’indicateur en janvier 1997.
La hausse des prix à la consommation atteint chaque mois des niveaux record depuis novembre, alors même qu’elle était considérée l’an dernier comme un phénomène temporaire lié à la force de la reprise économique après le choc de la pandémie et aux perturbations des chaînes logistiques.
L’invasion de l’Ukraine par l’armée russe fin février et les sanctions économiques occidentales contre Moscou exacerbent la flambée des prix et font craindre une chute brutale de la croissance du produit intérieur brut (PIB).
Désormais, «les Européens ont du mal à se nourrir», souligne Philippe Waechter, économiste en chef pour Ostrum Asset Management. «Historiquement, on n’a jamais eu un chiffre aussi élevé sur la contribution de l’alimentaire, ça va peser très lourdement», a-t-il expliqué à l’AFP, évoquant le renchérissement des céréales et des huiles utilisées dans les produits transformés.
«Sombres Perspectives»
Le renforcement de l’inflation touche toujours en premier lieu le secteur de l’énergie (électricité, pétrole, gaz...). Cette composante de l’indice des prix bondit de 41,9% sur un an en juin, après 39,1% en mai.
Mais la progression des tarifs alimentaires (y compris alcool et tabac) s’est également accélérée à 8,9%, contre 7,5% en mai. M. Waechter s’inquiète d’un risque majeur pour l’économie, avec des ménages contraints de se serrer la ceinture.