Plusieurs milliers de chrétiens se sont rassemblés hier à Jos, ville du centre du Nigeria, pour protester contre l’insécurité après les attaques qui ont fait près de 200 morts dans des villages voisins pendant la période de Noël, rapporte l’AFP.
Vêtus de noir pour marquer leur deuil, les manifestants se sont réunis devant le bureau du gouverneur de l’Etat de Plateau pour réclamer paix et sécurité.
L’Etat de Plateau, situé sur la ligne de démarcation entre le nord du Nigeria, majoritairement musulman, et le sud, majoritairement chrétien, connaît régulièrement des flambées de violences religieuses et ethniques. «Nous demandons sans équivoque et avec insistance qu’il soit mis fin à ces attaques et à ces meurtres dans le Plateau et dans l’ensemble du pays», a déclaré le révérend Stephen Baba Panya, organisateur du rassemblement. «Le personnel de sécurité devrait être déployé dans tous les points chauds de l’Etat afin d’éviter que les massacres de Noël ne se répètent», a-t-il ajouté.
Lors des attaques menées le mois dernier dans les circonscriptions de Bokkos et de Barkin Ladi, des hommes armés ont attaqué une vingtaine de villages la veille de Noël et les jours suivants, faisant au moins 198 morts, selon les autorités de l’Etat de Plateau. Des milliers de personnes ont également été déplacées lors de ces attaques, qui ont touché principalement des villages chrétiens.
Environ 5000 personnes ont participé au rassemblement d’hier, brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : «Nous sommes des êtres humains, nous ne sommes pas des animaux» et «Le Plateau doit être libre». Le gouverneur de l’Etat de Plateau, Caleb Mutfwang, a réitéré sa promesse de traduire les auteurs des attaques en justice. Bien que l’Etat soit régulièrement le théâtre de tensions et de violences entre agriculteurs et éleveurs nomades, les autorités n’ont accusé aucun groupe d’être à l’origine des attaques. Caleb Mutfwang a déclaré qu’il s’agit de «terrorisme pur».
La coalition des groupes d’éleveurs musulmans de l’Etat de Plateau, dirigée par Muhammad Nura Abdullahi, a déclaré lors d’une conférence de presse dimanche que plus de 30 de ses membres ont été tués dans les attaques. Le nord-ouest et le centre du Nigeria sont depuis longtemps terrorisés par des milices de bandits qui opèrent à partir de bases situées au cœur des forêts et effectuent des raids dans les villages pour piller et kidnapper les habitants en vue d’obtenir une rançon.