Nigeria : La Banque centrale réémet 1,3 milliard de dollars de bons du Trésor

02/09/2024 mis à jour: 14:45
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Photo : D. R.

La Banque centrale du Nigeria (CBN) a annoncé son intention de réémettre des bons du Trésor d’une valeur de 2,2 trillions de nairas (environ 1,383 milliard de dollars) au cours du quatrième trimestre 2024.

Cette réémission massive, une réponse directe aux défis économiques actuels du pays, vise à gérer la liquidité sur le marché financier tout en stabilisant le naira, la monnaie locale. Face à une inflation galopante, la CBN a opté pour une politique monétaire stricte en augmentant les taux d’intérêt sur les bons du Trésor, qui ont atteint 21,49% pour les bons à 364 jours au cours du premier semestre 2024 contre environ 15 à 18% à fin 2023. 

Cette approche, dont l’objectif est d’absorber l’excès de liquidité, alourdit significativement le coût de la dette publique. La Banque centrale a ainsi déboursé 1,55 trillion de nairas en paiements d’intérêts au cours des six premiers mois de l’année, soit une augmentation spectaculaire de 654,7 % par rapport à l’année précédente. 

En renouvelant ces bons du Trésor à des taux élevés, la CBN cherche non seulement à maintenir l’intérêt des investisseurs locaux et étrangers, mais aussi à protéger la monnaie nationale contre les pressions inflationnistes. En août 2024, le taux d’inflation, qui s’élève à 33,4 %, marque une légère baisse par rapport aux mois précédents, mais reste bien au-dessus des objectifs de la CBN. 

Cependant, ce choix stratégique n’est pas sans risque, car il impose une pression supplémentaire sur les finances publiques déjà fragilisées par des recettes fiscales en baisse et une économie confrontée à de nombreux défis structurels. 

De plus, les taux d’intérêt réels, calculés en soustrayant le taux d’inflation du taux nominal, restent toujours en territoire négatif. Les bons du Trésor à 364 jours sont de -11,91%, et le taux directeur de -6,65%. Cela signifie que les rendements des investisseurs sont érodés par l’inflation, ce qui peut décourager l’épargne et les investissements en naira, et exacerber la fuite des capitaux ainsi que la pression sur la monnaie.
 

 

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