Niger : Niamey confirme le «sabotage» d’une partie d’un oléoduc par un groupe rebelle

23/06/2024 mis à jour: 15:02
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Le FPL a été créé en août 2023 après le renversement du président Mohamed Bazoum

Les autorités nigériennes ont confirmé le «sabotage» revendiqué par un mouvement rebelle d’une partie d’un oléoduc acheminant du pétrole brut vers le Bénin. 

Dans la nuit du 16 au 17 juin, «des individus malintentionnés ont saboté une partie du pipeline dans le département de Tesker (centre-est)», a indiqué vendredi soir la télévision publique Télé Sahel, dans un reportage, a rapporté hier l’AFP.  «D’ores et déjà, nous avons réuni des informations et des indices sur les présumés auteurs» et «tous ceux qui ont contribué vont être interpellés et jugés conformément à leur acte terroriste», a déclaré le gouverneur de la région de Zinder, le colonel Issoufou Labo qui s’est rendu sur les lieux de l’attaque. «On sait quel est le groupe qui a la paternité de l’acte (qu’il a d’ailleurs) revendiqué», a expliqué Ousmane Baydo, le procureur de la République près du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme de Zinder qui a ouvert une enquête. Lundi, le Front patriotique de libération (FPL), un mouvement rebelle luttant pour la libération du président nigérien Mohamed Bazoum, renversé par un coup d’Etat en juillet et détenu depuis, avait revendiqué une attaque ayant mis «hors d’usage», «un important tronçon» de l’oléoduc acheminant du pétrole brut vers le Bénin.

 Le FPL a été créé en août 2023 après le renversement du président Mohamed Bazoum par des militaires le 26 juillet, qui le détiennent.  Son leader, Mahamoud Sallah a alors déclaré avoir pris les armes pour demander la «libération» du président déchu et avait menacé «de faire sauter des installations» notamment «pétrolières». «Cet acte de sabotage et de vandalisme» a «endommagé le pipeline» et entraîné une fuite du brut, a affirmé Télé Sahel, qui a montré les images d’une marée noire s’étirant «sur plus de 370 mètres» en pleine brousse.

Sur ces images, on voit de nombreux cadavres d’oiseaux  et une importante superficie de la végétation ensevelie par la marée noire. L’oléoduc est également menacé par d’autres violences : 6 soldats nigériens chargés de le surveiller ont été tués dans une attaque, le 12 juin.  Long de près de 2.000 km, il doit acheminer le pétrole de l’Agadem (nord-est nigérien) vers le port de Sèmè-Kpodji au Bénin.  
 

« Bandits armés»

Ce pétrole est essentiel pour les économies des deux pays, qui travaillent avec la China National Petroleum Corporation (CNPC), société pétrolière appartenant à l’Etat chinois, et l’entreprise chinoise Wapco. Mais cet oléoduc est par ailleurs au cœur d’une brouille diplomatique entre le Niger et le Bénin, dont les relations sont particulièrement tendues depuis le coup d’Etat.

 Par ailleurs, une personne a été tuée, une autre gravement blessée et cinq enlevées vendredi au Niger dans l’attaque d’une délégation préfectorale par «des bandits armés» dans la zone désertique de Bilma, près de la Libye, a indiqué samedi le ministère nigérien de l’Intérieur dans un communiqué. D’après la presse et des sources locales, le préfet de Bilma, le commandant Amadou Torda, en fait partie. Dirkou et Bilma (à plus de 1300 km de Niamey) sont situées dans la région d’Agadez, vaste étendue désertique frontalière de la Libye et de l’Algérie. 

Généralement pas ciblée par les jihadistes, elle abrite toutefois des corridors pour le trafic de migrants, d’armes et de drogues notamment vers l’Europe. En outre, des actes de banditisme persistent dans cette région depuis la fin des deux rébellions touaregs (1991-1995 et 2007-2009).  En février, huit militaires nigériens et un civil avaient été blessés lors d’une attaque menée par des bandits armés près de l’Algérie.
 

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