Niger : Manifestation à Agadez pour exiger le départ des soldats américains

22/04/2024 mis à jour: 04:01
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Des manifestants sont sortient deux jours après que Washington eut accepté de retirer ses troupes du Niger

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté hier à Agadez, dans le nord du Niger, pour exiger le départ des soldats américains qui y disposent d’une base, une demande d’ores et déjà acceptée par les Etats-Unis, rapporte l’AFP.

Les manifestants se sont rassemblés à l’appel d’un collectif de 24 associations de la société civile soutenant le régime militaire arrivé au pouvoir par un coup d’Etat le 26 juillet 2023.

Des drapeaux burkinabè, malien, nigérien et russe étaient visibles lors de la manifestation.

Sur une grande banderole déployée par les manifestants, on pouvait lire : «Ici c’est Agadez, pas Washington, armée US partez». «Notre message est clair : soldats américains, pliez bagages et rentrez chez vous», a déclaré Issouf Emoud, dirigeant à Agadez du Mouvement M62, qui a organisé des manifestations pour exiger le départ des soldats français. La présence des soldats américains «n’est d’aucune utilité pour notre sécurité, car les bandes armées écument toujours le désert», a affirmé Amobi Arandishu, une figure de la société civile. «Russes, Américains, Allemands, Français, tous ne viennent chez nous que pour leurs propres intérêts», a-t-il dénoncé.

La manifestation s’est déroulée deux jours après que Washington eut accepté de retirer le millier de soldats américains basés au Niger, ont affirmé vendredi plusieurs responsables américains sous le couvert de l’anonymat.

Et il y a moins de deux semaines, le 13 avril, des milliers de personnes ont manifesté à Niamey pour exiger leur départ sans délai, à l’initiative notamment d’un regroupement d’une dizaine d’associations.
Le Premier ministre, Ali Mahamane Lamine Zeine, est arrivé mardi à Washington. A cette occasion, il a «dans un langage clair et sans tabou réitéré la décision souveraine du Niger de demander le départ de toutes les forces étrangères, américaines comprises», selon la télévision publique nigérienne.


Présence «illégale»

Une délégation américaine est attendue au Niger dans les prochains jours pour s’accorder sur les détails du retrait de ces soldats engagés dans la lutte antidjihadiste au Sahel et qui disposent d’une importante base de drones tout près d’Agadez.

En mars, Niamey a dénoncé l’accord de coopération militaire signé en 2012 avec les Etats-Unis, estimant que celui-ci a été «imposé unilatéralement» par Washington et que la présence américaine était désormais «illégale».

Dans un premier temps, Washington dit attendre une confirmation des autorités, même si les responsables américains se préparaient depuis des mois à un départ. 
 

Les plus de 1000 soldats américains présents au Niger sont engagés dans la lutte antidjihadiste au Sahel et disposent d’une importante base de drones à Agadez (nord), construite pour environ 100 millions de dollars. Récemment, la sécurité de ces soldats est devenue une priorité pour Washington. 

Après le coup d’Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum le 26 juillet dernier, le nouveau régime militaire a exigé et obtenu le départ des soldats de l’ex-puissance coloniale française et s’est notamment rapproché de la Russie, comme le Mali et le Burkina Faso voisins, eux aussi gouvernés par des militaires. Début décembre, Niamey a annoncé mettre fin à deux missions, civile et militaire, de l’Union européenne (UE). 

Les derniers soldats français ont quitté le pays fin décembre, et le 10 avril, une centaine d’instructeurs russes sont arrivés à Niamey. Le Niger a également réceptionné sa première livraison de matériel militaire russe dans le cadre de sa nouvelle coopération sécuritaire avec la Russie. 

Les instructeurs russes vont installer au Niger «un système de défense antiaérien» et «assureront une formation de qualité» aux militaires nigériens «pour son utilisation efficiente», selon les autorités. 

Le Niger est confronté dans l’Ouest à des violences djihadistes récurrentes et meurtrières perpétrées par des groupes djihadistes affiliés à Al Qaïda et au groupe Etat islamique (EI) et dans le Sud-Est par Boko Haram et l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap).

Après le Mali l’an dernier, le Niger et le Burkina ont annoncé début décembre leur retrait de l’organisation antidjihadiste G5 Sahel, neuf ans après la création de l’organisation dont les autres membres sont la Mauritanie et le Tchad. Les trois pays ont créé en septembre l’Alliance des Etats du Sahel (AES) pour renforcer leur coopération.

 Les chefs de la diplomatie des trois pays ont annoncé l’idée de création d’une confédération avec pour ambition de parvenir à terme à une fédération.

 

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