Le président nigérien, Mohamed Bazoum, renversé fin juillet par un coup d’Etat et accusé par le pouvoir militaire d’avoir tenté de s’évader, se trouve à Niamey avec sa femme et son fils, et se porte bien, a appris hier l’AFP auprès de son entourage.
«Il est à la résidence présidentielle (de Niamey) avec sa femme et son fils et va bien», a déclaré à l’AFP une de ses proches, ajoutant qu’il n’avait pu passer qu’un seul appel téléphonique pour dire qu’il était bien avec sa famille. Elle a ajouté que son médecin avait pu lui rendre visite et «lui apporter de la nourriture». Jeudi soir, le régime militaire à Niamey avait affirmé que Mohamed Bazoum avait «tenté de s’évader» avec sa famille et d’autres personnes, en voulant emprunter en périphérie de Niamey des «hélicoptères appartenant à une puissance étrangère» en direction du Nigeria. Le régime avait précisé que cette tentative avait échoué et que «les principaux auteurs et certains de leurs complices» avaient été arrêtés. Ces accusations «montées de toutes pièces» avaient été «énergiquement» démenties vendredi par un collectif d’avocats de M. Bazoum, affirmant qu’il était détenu «au secret», suscitant l’inquiétude sur son sort. Depuis le coup d’Etat qui l’a renversé le 26 juillet, Mohamed Bazoum est séquestré et refuse de présenter sa démission. Le 18 septembre, il a saisi la justice ouest-africaine pour demander sa libération et le rétablissement de l’ordre constitutionnel au Niger. La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui avait juste après le coup d’Etat envisagé d’intervenir militairement pour rétablir M. Bazoum dans ses fonctions, y a finalement renoncé.