Deux semaines après le naufrage d'une embarcation de migrants au large de la Grèce, le gouvernement met la seule responsabilité sur les réseaux de passeurs.
Cinq survivants de cette hécatombe qui a fait des centaines de disparus, rencontrés par l'AFP près d'Athènes, accusent les garde-côtes d'avoir manqué de volonté pour les sauver. «La véritable responsabilité incombe aux gangs criminels qui ont rempli le bateau de personnes désespérées (...) sans même leur donner de gilets de sauvetage», a affirmé ce jeudi 29 juin à Bruxelles le premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.
Colère envers les garde-côtes
À l’écart des policiers grecs qui contrôlent scrupuleusement l'accès au camp de réfugiés de Malakasa, au nord d'Athènes, Hassan, un réfugié syrien de 26 ans ne cache pas sa colère envers les garde-côtes, dont la lenteur à intervenir, le 14 juin, a été dénoncée par ONG et médias. «Je n'avais pas du tout l'impression que les garde-côtes grecs voulaient nous sauver», déplore-t-il. Il figure parmi les 104 hommes dont de nombreux Syriens, repêchés par les gardes-côtes, après le naufrage du bateau de pêche.
Selon leurs témoignages, entre 600 et 750 passagers étaient à bord dont des femmes, des enfants dans la cale du bateau, qui n'ont pas pu être sauvés. «Je ne sais pas exactement combien ils étaient mais nous entendions leurs pleurs, leurs cris», se souvient Ahmad, un Syrien de 27 ans.
Au moins 82 personnes sont mortes noyées et des centaines d'autres ont disparu quand ce chalutier parti de Libye à destination de l'Italie a chaviré le 14 juin avant de couler en 15 minutes à 47 milles nautiques de Pylos (sud). Ce naufrage a soulevé de nombreuses questions sur les responsabilités des autorités grecques.