Le CABBA est l’un des clubs algériens de l’intérieur du pays ayant laissé ses empreintes indélébiles dans l’histoire contemporaine du football algérien. Ces dernières années, les gravissimes erreurs de gestion (en matière de casting de joueurs et d’entraineurs) commises par plusieurs anciens dirigeants successifs cumulées ont précipité sa chute vers les paliers les plus bas de la pyramide et, de facto, la perte de son statut professionnel.
A l’orée de la nouvelle saison, et dans le souci d’amorcer une renaissance de ce mythique club des Bibans, Al Ahly de Bordj a pris plusieurs initiatives, entre autres convaincre le président de la Ligue de wilaya d’athlétisme de BBA, Mustapha Segueni, à présider le directoire afin de trouver des solutions aux multiples problèmes qui enveniment la vie du club chéri aux Criquets jaunes. Contacté par nos soins, Segueni s’est prêté comme à sa bonne habitude au jeu de questions-réponses en apportant des éclaircissements, à tout ce qui touche la vie d’Al Ahly de BBA. Le boss bordjien ne manque pas d’ambition. Suivons-le !
Entretien réalisé par Salim Oussaci
-Dans quelles conditions êtes-vous venu au directoire du CABBA ?
Je ne pouvais rester insensible à la situation chaotique dans laquelle se trouvait le club phare de la wilaya de BBA et ce, depuis quelques années déjà. Contacté, et après mûre réflexion, j’ai accepté la dure mission avec toutes ses complexités.
-Quelle démarche (urgente) préconisez-vous pour Al Ahly ?
Il fallait arrêter sa descente au plus bas de la pyramide. Le CABBA, qui a joué la LDC africaine et la Coupe arabe des clubs jouera en Régionale de Batna l’exercice 2023/2024. Même si, de par le passé et vu la manière avec laquelle ce club historique était géré, j’étais certain qu’il allait succomber un jour ou l’autre. Ça ne pouvait pas durer ainsi. Il faudra un sursaut d’orgueil de toute la famille sportive bordjienne et de la famille d’Al Ahly en particulier, car le changement vers la renaissance du club devrait commencer de l’intérieur par acquis de conscience. Il faut saluer les autorités de la wilaya qui ont bien accompagné ce mouvement pour ressusciter ce grand club au passé glorieux.
-Quel est votre programme pour remettre Al Ahly sur les rails ?
Pour ne rien vous cacher, au diagnostic de départ, la situation était catastrophique au vu des différents problèmes qui minaient le club. A commencer par celui en rapport avec les finances. Rien que ça. La dette était très lourde à supporter, tant par les pouvoirs publics que par la famille des dirigeants. Aussi bonne volonté fut-elle, aucune entreprise, même puissante financièrement, ne pouvait supporter à elle seule la lourde dette du club. Dieu merci, la venue de la nouvelle équipe fédérale et à sa tête son jeune président, Walid Sadi, des perspectives de solutions ont été évoquées pour plusieurs clubs dans la configuration du Ahly de BBA. Il ne fallait, en aucun cas, rater cette belle et inespérée ouverture et même opportunité offerte par la nouvelle fédération pour stopper cette perte des plusieurs clubs de la façade de l’élite du football national croulant sous le poids des dettes générées par de précédentes gestions fantaisistes et inappropriées.
-Où en est votre action en rapport à ces fameux protocoles ?
Sachez que 8 anciens joueurs qui avaient des décisions de la FIFA ont été précédemment payés avec l’argent des droits TV, dont un (Racherache) qui n’a joué sous le maillot jaune et noir du CABBA que 7 minutes pour encaisser la bagatelle de 7 milliards. Je dois saluer la bonne disposition (compréhension) de l’ancien gardien de but Si Mohamed Cédric qui a bien voulu revoir à la baisse ses droits. Sinon, au total des créanciers, il y avait pas moins de 43 créanciers. 18 parmi eux ont répondu favorablement à notre appel et ont signé lesdits protocoles. Il y a même parmi eux ceux qui ont accepté de revoir à la baisse leurs dus, en accordant des remises. Au nom de la famille d’Al Ahly, qu’ils trouvent l’expression de notre gratitude et remerciements pour la compréhension dont ils ont fait preuve vis-à-vis du club. Il reste à régler les protocoles de 17 autres joueurs. Pour ceux établis à l’étranger, à l’image du Soudanais Ghorbal, pour son dû de 5 milliards, son avocat tunisien nous a indiqué qu’il a sa représentante à Alger avec laquelle il faudra coordonner. Nous avons joint leurs avocats respectifs pour leur faire part de notre démarche. Nous avons trouvé oreille attentive à notre démarche.
-Évidemment, au cas où vous ne réussiriez pas à régler vos protocoles, avez-vous un plan B pour le début de la nouvelle saison ?
Gérer, c’est prévoir. Bien sûr que nous avons réfléchi à cette éventualité. Nous serons au rendez-vous dès la reprise du championnat régional de Batna. Nous avons pris nos dispositions pour préparer nos jeunes (U19) qui sont déjà à pied d’œuvre, munis de leurs licences, sous leur staff pour pallier toute défaillance des seniors. N’oubliez pas la tradition de formation des jeunes talents à Bordj.
-Qu’en est-il du staff technique seniors ?
La confiance est accordée aux enfants du club ayant les diplômes requis. L’entraineur est l’ancienne idole du club Zoheir (Zozo) Kheddara lequel sera assisté de Brahim Beddar et comme entraineur des gardiens de but, c’est Yacine Layayda qui assuera le poste.
-Le mot de la fin...
Nos supporters sont inquiets et je comprends ainsi que tout le collectif du directoire cette situation. Ils sont derrière leur club. Ils sont en train de s’organiser où beaucoup d’initiatives salvatrices pour le club d’Al Ahly sont envisagées. Ils n’attendent que l’autorisation des pouvoirs publics pour s’y mettre. Ils ont tout notre soutien à partir du moment où ces actions légales s’inscrivent dans l’intérêt suprême du club. Jusqu’à l’élection d’un comité directeur du club, notre engagement est total et sans retenue pour le bien d’Al Ahly de BBA. La nouvelle équipe fédérale, par cette solution idoine trouvée du protocole, a redonné espoir à tous les clubs concernés par les dettes antérieures. Aux clubs de faire le nécessaire et travailler pour des lendemains meilleurs sans pour autant retomber dans les erreurs du passé.