Pascal Boniface, chercheur en géopolitique et directeur de l'Institut de recherches internationales et stratégiques (IRIS), a déclenché une vive polémique après avoir qualifié le maire socialiste de Saint-Ouen, Karim Bouamrane, de «muslim d'apparence» dans un commentaire sur X (anciennement Twitter). Ce commentaire a été fait en réaction à la décision de Bouamrane de ne pas s'exprimer sur le conflit israélo-palestinien lors de son passage dans l'émission *Quelle époque* sur France 2.
Karim Bouamrane, une figure montante du Parti socialiste (PS), a dénoncé cette qualification, affirmant que cela représentait une forme d'essentialisation de son identité. Bouamrane, d'origine marocaine, a réaffirmé son engagement républicain et son refus d'être réduit à une identité religieuse supposée. «La lutte contre l'essentialisation continue!» a-t-il déclaré sur X, appelant à respecter la diversité d'opinions sans avoir à subir d'assignation identitaire.
Le commentaire de Boniface a également suscité l'indignation de nombreux responsables politiques, en particulier au sein du PS et du gouvernement. Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a fermement condamné cette assignation identitaire, rappelant que «nul ne devrait être assigné à une supposée identité religieuse ou culturelle.» Le ministre des Affaires européennes, Benjamin Haddad, a ajouté que ce genre d'assignation allait à l'encontre du pacte républicain qui prône l'universalité des droits et l'égalité des citoyens, sans distinction de religion ou d'origine.
Cette polémique a mis en lumière des tensions autour de la manière dont les questions religieuses et identitaires sont perçues dans le débat politique, notamment en ce qui concerne les personnalités issues de l'immigration ou identifiées comme musulmanes. Pascal Boniface, de son côté, a déjà été impliqué dans des controverses liées au conflit israélo-palestinien, ayant quitté le PS après une dispute sur ses positions en 2001.