Avec le même esprit novateur gardé intact depuis les premières expériences des années 1970, le même souci d’équilibre entre authenticité du texte et du rythme et ouverture musicale et instrumentale, Djamel Eddine Reffas explore, guitare électrique à la main et pédale wah-wah sous le pied, l’univers anticonformiste du raï selon l’un des pionniers de son évolution, Ahmed Zergui.
Si la guitare électrique de Zergui sonnait en son temps comme une rupture avec la tradition et une ouverture de nouvelles voies expérimentales, l’exploration de ce legs par Djamel Eddine Reffas se veut comme un hommage à un éprit novateur et créatif mais aussi comme un repli salutaire sur les premiers balbutiements du raï moderne.
Souvent accompagné sur scène de nombreux musiciens de talent, complètement immergés dans l’esprit de l’expérimentation et de la recherche d’harmonie musicale, dont Mehdi Askeur à l’accordéon, Youcef Boukella, le bassiste de génie de l’Orchestre national de Barbes, Kader Denadnia à la guitare rythmique, ou encore Mohamed Menni aux percussions, Djamel Eddine Reffas, l’un des enfants prodiges du raï, restitue une dynamique créative des plus authentiques qui avait connu un franc succès.
Confiée aux bons soins des arrangements et de l’interprétation de Djamel Eddine Reffas, Jiti Tranji sonne comme un hymne à l’esprit du créateur de ce que certains ont nommé le «raï électrique». Des touches de reggae, de folk et de jazz, viennent agrémenter ces œuvres, voulues pour s’ouvrir aux autres musiques, coller aux goûts de la jeunesse et voyager plus facilement.
Depuis le classement de la chanson raï sur la liste indicative du patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, qui est venue s’ajouter à d’autres biens culturels immatériels algériens, Djamel Eddine Reffas s’est attelé à promouvoir encore cette musique sur de nombreuses scènes en Algérie et à l’étranger, en choisissant une des figures les plus emblématiques de sa ville de Sidi Bel Abbes, dont de récentes scènes au Festival du raï à Oran et au festival l’Eté en musique à Alger.
Des touches de reggae, de folk et de jazz viennent agrémenter ces œuvres, voulues pour s’ouvrir aux autres musiques, coller aux goûts de la jeunesse et voyager plus facilement. Confiée aux bons soins des arrangements et de l’interprétation de Djamel Eddine Reffas, Jiti Tranji sonne comme un hymne à l’esprit du créateur de ce que certains ont nommé le «raï électrique».
Après avoir longtemps travaillé dans le mouvement artistique de sa ville (danse folklorique et musique), Djamel Eddine Reffas s’installe «à la rue Sidi Brahim à Paris», une adresse «importante» dans l’évolution de son projet, où il a pour voisin un certain Sofiane Saidi, avec qui il collabore sur son premier album, El Mordjane sorti en 2015. Après le classement de la chanson raï au patrimoine culturel universel, l’occasion se présente pour rendre justice à Zergui, artiste prolifique et plutôt méconnu, et faire connaître sa musique.
Pour ce faire, Djamel Eddine Reffas s’entoure d’un orchestre, prend la liberté d’adapter les textes et endosse la responsabilité de chanter, lui le guitariste sideman, qui a gardé l’authenticité de l’œuvre d’origine en la poussant encore un peu dans la voie du rock sur laquelle elle était déjà engagée.
Depuis maintenant une année, l’œuvre de Zergui, comme celle de quelques autres pionniers du genre, est revisitée et portée par de nouveaux projets artistiques comme El Besta, «Gasba électrique» de Aboubakr Maatallah, Sofiane Saidi ou encore les «Héritières». Djamel Eddine Reffas salue cette «belle dynamique, qui aborde le raï comme un projet artistique et non plus comme un phénomène de société», et souhaite la voir «pérenne et qualitative» avec le soutien des collectivités, du mouvement associatif et des instances culturelles qui ont ouvert les portes à ce genre de projets.