Des policiers mozambicains, assistés de l’armée, de blindés et de chiens ont dispersé jeudi à l’aide de gaz lacrymogène les milliers de manifestants descendus dans les rues de Maputo à l’appel du principal opposant, Venancio Mondlane, qui dénonce depuis l’étranger les résultats des élections.
En fin de journée, les rues de la capitale s’étaient vidées, quadrillées par la police. Le bras de fer politique et judiciaire entre le candidat à la présidentielle et le parti au pouvoir s’est traduit toute la journée par des feux de poubelle et des jets de pierre contre les forces de l’ordre dans plusieurs quartiers.
Cette journée «de libération du Mozambique», comme il l’a baptisée, était présentée comme le point culminant de semaines de contestation des élections depuis la victoire proclamée du Frelimo, formation à la tête de ce pays d’Afrique australe depuis près d’un demi-siècle.
Des groupes ont afflué dans plusieurs endroits de la capitale. Crédité de 20% des voix par les résultats officiels, l’opposant revendique la victoire aux élections générales du 9 octobre. Un scrutin entaché de multiples irrégularités, selon les observateurs, et contesté dans la rue. Au moins 20 personnes ont trouvé la mort dans ces affrontements, selon le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU.