La wilaya de Mostaganem a commémoré lundi le 178e anniversaire des enfumades de la tribu de Ouled Riah, dans la commune de Nekmaria, un odieux massacre perpétré par le colonisateur français.
Les autorités locales civiles et militaires, la famille révolutionnaire et une foule de citoyens de cette commune (80 km à l’est de Mostaganem) se sont recueillies à la mémoire des martyrs de ces enfumades perpétrées par l’armée coloniale française à l’encontre de plus de 1000 personnes de la tribu de Ouled Riah, entre le 18 et le 20 juin 1845.
Cette cérémonie a débuté par la lecture de la fatiha du Saint Coran et la pose d’une gerbe de fleurs sur une stèle commémorant les enfumades suivies d’une visite à la grotte de Frachiche dans laquelle les membres de la tribu se sont réfugiés, avant leur massacre, fuyant l’armée du colonisateur française composé de 4000 soldats guidés par le colonel Pélissier.
La délégation a également visité le musée local tenu au niveau de ce site, qui comporte plusieurs objets retrouvés, ces dernières années à proximité de la grotte et au niveau de l’oued qui s’étend sur plusieurs kilomètres.
Les cérémonies, qui ont lieu, cette année, dans le cadre des festivités nationales de célébration du 60e anniversaire de l’indépendance, ont enregistré l’organisation du 7e colloque national sur les enfumades de Ouled Riah, traitant de la relation de la tribu de Ouled Riah avec la résistance du cheikh Boumaâza et son impact sur la mémoire historique nationale.
Les intervenants de plusieurs universités ont abordé les politiques d’extermination collective de l’armée coloniale française et du contexte historique de la révolution de Boumaâza, les écrits historiques sur les «enfumades» de Ouled Riah, le rôle de l’information pour faire connaître ce crime contre l’humanité dans le droit international et la responsabilité juridique internationale.
Pour rappel, les monts du Dahra (à l’est de Mostaganem et à l’ouest de Chlef) ont connu trois enfumades, dans lesquels des membres des tribus de Ouled Riah, Sbih et d’autres tribus, à l’instar de Beni Zeroual et Beni Zentis, en juin 1844, juin et août 1845, en représailles contre les habitants de la région, qui ont soutenu la résistance de Cherif Boumaâza (1845-1847), selon des sources historiques.