A en croire les services de la direction de la culture, les chantiers sont à leur dernière phase et le dossier de réhabilitation des mosquées sera clôturé en 2023.
Suite aux récentes instructions du wali de Constantine, Abdelkhalek Sayouda pour terminer les travaux de réhabilitation des deux mosquées Sidi Lakhdar et Arbaine Chérif avant le mois de mai prochain, l’entreprise chargée de cette délicate tâche a procédé à la multiplication des équipes sur place. Mais cette date sera-t-elle réellement respectée ?
S’annoncer sur une date précise de livraison est considéré comme une manœuvre à haut risque, pour les personnes interrogées. Commençant par la mosquée de Sidi Lakhdar, où le représentant du bureau d’études doute de pouvoir livrer le projet avant le mois de mai. «Il s’agit de tout un écosystème de réhabilitation, où la tâche d’un ouvrier est liée à l’achèvement de celle d’un autre. Précisément, le zellige (faïence) posé ici est fabriqué à la main.
C’est purement artisanal pour garder l’aspect ancien de la mosquée comme il a été identifié par l’étude de la genèse historique. Donc on doit attendre la production de notre commande chez un seul artisan et on ne peut voir avec d’autres pour éviter les erreurs des couleurs et des certains détails.
Car il s’agit avant tout d’un patrimoine national», a expliqué le représentant du bureau d’études rencontré sur les lieux, hier mercredi, estimant que c’est la même méthode adoptée pour les lustres en cuivre. Notre interlocuteur ajoute que les matériaux utilisés sont de l’argile et de la chaux, et ce mélange demande au moins une semaine pour se raffermir et sécher.
Mais, selon ses dires, jusqu’à présent aucun retard dans les délais de 30 mois exigés n’a été signalé. Mais livrer le projet avant mai avec la qualité envisagée est presque impossible. De son côté Salah Arab, conducteur de travaux de l’entreprise de restauration des mosquées susmentionnées Ait Eldjoudi avoue que les efforts sont déployés, avec la mobilisation de deux équipes de 2 x 8h dans les deux chantiers.
Mais s’appliquer aux instructions du chef de l’exécutif et confirmer la date est un risque à ne pas prendre. «Nous sommes à cheval, faisant de notre mieux. Ici à la mosquée Arbaine Chérif, l’aspect artisanal de la faïence n’est pas obligatoire à l’instar de celle de Sidi Lakhdar. Nous avons utilisé, par exemple la chaux et l’argile.
Mais pour la faïence, nous avons opté pour l’industrielle et moderne avec des motifs anciens ; vu que les lieux ont subi d’importantes modifications par les citoyens durant les années écoulées. Sachant qu’un décalage, et non pas un retard, a été enregistré à cause des travaux d’aménagement de la Rue Larbi Ben M’hidi (Trik Jdida) qui ont duré presque deux mois.
Le déplacement des matériaux nous a fait perdre de temps», a argumenté M. Arab. Et de poursuivre sur la mosquée Arbaine Chérif que l’étanchéité est presque achevée et il ne reste que les revêtements du sol et des murs. Le directeur de la culture par intérim, Lamine Gueroui rejoint le conducteur travaux de l’entreprise, évoquant également la notion de décalage en cas d’imprévu au lieu de parler de retard, vu «le travail minutieux accompli sur les lieux».
Cela, renchérit le même responsable, sans oublier les 10 locaux faisant partie de l’infrastructure extérieure de la mosquée. Les travaux se font, selon ses précisions, par phase pour ne pas pénaliser les commerçants. Sans se prononcer sur la date de livraison, M. Gueroui affirme que les chantiers sont à leur dernière phase et le dossier de réhabilitation des mosquées sera clôturé en 2023.
«Nous avons lancé récemment un appel d’offres pour la réhabilitation des deux mosquées El Kettania et Sidi Afane. La première phase d’étude d’El Kettani a été déposée et elle est en cours d’examen pour approbation et puis validation.
Pour Sidi Afane, l’étude est dans sa deuxième phase. Le lancement des travaux des deux infrastructures sera programmé pour le deuxième semestre de cette année», a-t-il conclu.