Moscou, Paris et Berlin prêts à discuter de l’Ukraine

05/01/2022 mis à jour: 18:36
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Le Kremlin, centre du pouvoir politique à Moscou (Russie) / Photo : D. R.

Le n°2 de l’administration présidentielle russe, Dmitri Kozak, mènera des négociations, le 6 janvier à Moscou, avec des responsables politiques au format Normandie : le conseiller en politique étrangère du chancelier allemand, Jens Ploetner, et le conseiller diplomatique du président français, Emmanuel Bonne.

Moscou a invité les conseillers du président français et du chancelier allemand pour discuter de la situation en Ukraine et donner éventuellement un coup de pouce aux négociations au format Normandie visant à trouver une solution au conflit. La participation de représentants de Kiev n’est pas prévue.

Le n°2 de l’administration présidentielle russe, Dmitri Kozak, mènera des négociations, le 6 janvier à Moscou, avec des responsables politiques au format Normandie : le conseiller en politique étrangère du chancelier allemand, Jens Ploetner, et le conseiller diplomatique du président français, Emmanuel Bonne, a annoncé à Sputnik une source au sein du cabinet du dirigeant.

«La réunion se tiendra à l’invitation de la Russie», a-t-elle précisé. Le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Hebestreit, a lui aussi affirmé que le conseiller du chancelier, Jens Ploetner, s’entretiendrait avec ses collègues russe et français sur le règlement en Ukraine. Il a expliqué que les entrevues auraient lieu cette semaine et que la participation de représentants ukrainiens n’était pas prévue. Commentant l’information sur la préparation en janvier d’une rencontre entre le chancelier Olaf Scholz et Vladimir Poutine, Steffen Hebestreit a déclaré qu’il n’avait pour le moment «rien à dire sur le sujet».

Selon le journal Bild, qui a évoqué de possibles contacts entre Olaf Scholz et Vladimir Poutine en janvier, le nouveau chancelier allemand souhaite contrôler personnellement les relations avec Moscou et espère pouvoir relancer le dialogue avec les autorités russes sur la question ukrainienne et l’approvisionnement en gaz.

Fin décembre, le gouvernement allemand a confirmé que Jens Ploetner prévoyait des pourparlers sur l’Ukraine avec Dmitri Kozak, mais rien n’a filtré quant à une rencontre de même niveau avec un représentant français.

Le format Normandie

La situation en Ukraine avait été évoquée par Vladimir Poutine et Emmanuel Macron au cours d’un entretien téléphonique le 21 décembre.

«Le président russe a souligné que la possibilité d’organiser un nouveau sommet au format Normandie dépendait aussi des mesures concrètes de Kiev pour mettre en œuvre l’ensemble des engagements de Minsk», a indiqué le Kremlin dans un communiqué.

Vladimir Poutine a en particulier mis en relief la réticence de Kiev à respecter les accords de Minsk.

Ces derniers temps, Moscou met en garde contre l’influence grandissante de l’Otan à proximité immédiate de ses frontières, notamment en Ukraine, alors que l’Occident fustige la Russie pour concentrer ses troupes dans le secteur.

«Si les Martiens débarquent»

Le Kremlin a rejeté à plusieurs reprises ces accusations, répétant qu’il ne menaçait personne, n’avait pas l’intention d’attaquer qui que ce soit et que les déclarations sur une «agression» de sa part ne faisaient que servir de prétexte pour déployer davantage de matériel militaire de l’Otan près des frontières russes.

Son ministère russe des Affaires étrangères a précédemment fait remarquer que les affirmations de l’Occident sur une «agression russe» et la possibilité d’aider Kiev à se défendre étaient à la fois drôles et dangereuses. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a eu le 2 janvier un entretien téléphonique avec Joe Biden pour évoquer notamment la prochaine tenue d’une réunion de la Commission Ukraine-Otan.

Il a dit «apprécier» le soutien des Etats-Unis à la proposition de Kiev sur cette réunion. Le dirigeant américain a pour sa part assuré que Washington et ses alliés répondraient «énergiquement» à une invasion de l’Ukraine par la Russie, a déclaré la Maison-Blanche dans un communiqué.

Une promesse qui a été évaluée par le directeur adjoint de l’Institut des pays de la CEI. «C’est une promesse très ‘‘généreuse’’. Pour la seule et bonne raison qu’il était facile à Joe Biden de la donner : la Russie n’a pas l’intention d’attaquer l’Ukraine et il aurait très bien pu jurer autre chose à Zelensky : ‘‘Si les Martiens débarquent chez vous, nous leur ferons la guerre’’. C’est un peu la même chose», a indiqué dans une interview à Sputnik Vladimir Jarikhine. 

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