L'Algérie consent des investissements massifs dans l’industrie pétrochimique qui offre des perspectives prometteuses. L’objectif est de faire de cette filière un pilier industriel stratégique, explicitant une ambition d’assurer une valeur ajoutée.
Les besoins sont sans cesse grandissants sur un marché international robuste avec de bonnes éclaircies. La demande pour les produits pétrochimiques n’a jamais été aussi forte à l’échelle mondiale.
Les projets pétrochimiques sont destinés à produire à partir du pétrole ou du gaz des matières entrant dans la fabrication de toute une panoplie de produits utilisés dans de nombreux usages, allant de la plasturgie à la pharmacie, en passant par l’agriculture, la cosmétique, l’électronique, l’automobile, l’aéronautique et le textile. La stratégie dédiée à la pétrochimie vise un élargissement de la taille ainsi qu’un renforcement des parcs et bases industrielles intégrant des procédures de raffinage et de transformation chimique.
Si le cap de la pétrochimie a été pris dès les années 1970, il a fallu attendre 2014 pour que les choses s’accélèrent. Cette année-là, Sonatrach avait chiffré ses besoins en investissements à plus de 20 milliards de dollars pour la concrétisation de projets identifiés dans un nouveau programme algérien dédié à la pétrochimie approuvé dans un plan d’investissement à moyen terme.
Un objectif conforme à l’ambition du pays de jouer un rôle crucial dans les activités de raffinage et de pétrochimie, pour mieux répondre à la demande du marché domestique et à l’exportation des produits pétrochimiques.
Depuis, les projets se sont multipliés. Le plus récent investissement remonte au 7 mars, quand Sonatrach a paraphé un accord avec le fournisseur italien de services d’ingénierie Tecnimont. Budgétisé à hauteur de 1,05 milliard de dollars, le marché vise l’installation, à Skikda, d’un complexe pétrochimique dédié à la production de Linear Alkyl Benzène (LAB). Dans quatre ans, l’usine commencera à produire des alkylbenzènes linéaires, matière servant à produire des détergents et des nettoyants industriels. Un produit que l’Algérie importe actuellement. Les éventuels excédents de la production seront destinés à l’exportation.
Sonatrach et son homologue du Venezuela, PDVSA, ont officialisé, le 1er mars, une entente pour coopérer dans divers secteurs couvrant, entre autres domaines, la pétrochimie. STEP Polymers SPA, filiale de Sonatrach, et la compagnie britannique Petrofac ont paraphé un contrat d’une valeur d’environ 1,5 milliard de dollars.
Ces investissements sont destinés à l’installation d’une nouvelle usine pétrochimique à Arzew. L’accord engage Petrofac à mettre à disposition son expérience en matière d’ingénierie pétrogazière pour réaliser une usine pétrochimique intégrée comprenant une unité de déshydrogénation du propane et un site de production de polypropylène.
Un autre accord a été signé en mai 2022, entre Sonatrach et les compagnies chinoises CNTIC et Sinopec pour la construction d’une usine de MTBE dans l’enceinte du complexe gazier et pétrochimique d’Arzew. L’an dernier, Sonatrach a paraphé un accord avec la société China National Chemical Engineering Construction Corporation Seven Ltd, pour mener des études en prévision de l’implantation d’un complexe pétrochimique de production de propylène et de butadiène à Skikda.
Tous ces projets laissent présager un avenir radieux pour la pétrochimie qui s’impose de plus en plus comme une filière hautement stratégique.