Les intoxications au monoxyde de carbone continuent de faire de plus en plus de victimes en cette période hivernale. En effet, six membres d’une même famille ont perdu la vie, hier, en leur domicile situé à Aïn El Melh (M’sila) des suites de l’inhalation de monoxyde de carbone, a annoncé la Protection civile.
Les éléments de ce corps constitué sont intervenus à la maison des victimes, cité des Jardins à Aïn El Melh, où ils ont constaté l’asphyxie des membres de cette famille par le monoxyde de carbone émanant d’un appareil de chauffage défectueux, a ajouté la même source.
L’accident a provoqué le décès de 6 personnes (4 de sexe féminin et 2 de sexe masculin) âgées de 4 à 47 ans, tandis qu’une septième personne, souffrant de difficultés respiratoires, a pu être secourue et évacuée vers l’hôpital de Aïn El Melh. Les corps des personnes décédées ont été déposés à la morgue du même établissement hospitalier. Les services de sécurité territorialement compétents ont diligenté une enquête afin de déterminer les causes et les circonstances de cet accident.
La chute des températures poussent les habitants à recourir davantage aux appareils de chauffage, fonctionnant souvent au gaz ou au fuel, s'exposant ainsi aux dangers du monoxyde de carbone, malgré des mises en garde de la Protection civile. L’inhalation de gaz carbonique a provoqué, au cours des dernières 24 heures, quatre décès dans les wilayas de Batna et de M’sila.
A Batna, il s’agit de deux jeunes hommes de 18 et 26 ans qui ont péri dans une habitation sise à la cité Boukais, commune et daïra de Sariana. Les deux autres victimes à M’sila, sont une femme de 76 ans et un homme de 57 ans, habitant une habitation de la cité El Makmane, commune de Ouanougha, daïra de Hammam El Dalaa. Les équipes de secours de la Protection civile sont intervenues, en outre, pour prodiguer des soins de première urgence à 11 personnes incommodées par le monoxyde de carbone émanant d'appareils de chauffage et de chauffe-bain dans les wilayas de Naâma (8 personnes) et de Tizi Ouzou (3 personnes).
53 morts
Depuis le 1er janvier, le bilan des victimes par intoxication au monoxyde de carbone est de 13 personnes décédées et 264 autres secourues par les services de la Protection civile. Depuis octobre dernier, 53 personnes sont décédées par asphyxie au monoxyde de carbone émanant de différents équipements de chauffage et chauffe-eaux à travers le territoire national.
Le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations avait annoncé, mercredi dernier, le retrait immédiat de quatre modèles de chauffage à gaz du marché national de différentes marques, ainsi que quatre modèles de détecteurs de monoxyde de carbone, et ce, pour non-conformité aux normes de sécurité en vigueur. Il s'agit des chauffages des modèles Max RGP14ND de la marque Maxwell, et N26PRO de la marque Zass Turbo, ainsi que le modèle KF-B131-01 de la marque Arina Brand, et le modèle Sirocco de la marque Atlas.
Pour les détecteurs de monoxyde de carbone, le retrait concerne le détecteur de la marque Jumbo, et le modèle MD-DCO-921 de la marque MAD-MAX, en plus du modèle B-DETEC-CO37 de la marque Brandt, et finalement le modèle RM33 de la marque ELRO.
La décision du retrait immédiat de ces appareils du marché national intervient suite à plusieurs essais réalisés sur les appareils en question, qui ont démontré leur non-conformité aux dispositions de l'arrêté interministériel du 31 janvier 2016, relatif au règlement technique fixant les exigences de sécurité des appareils à gaz combustible, a précisé le ministère. Pour cela, le ministère avait appelé tous les consommateurs ayant acheté ces appareils «à cesser immédiatement de les utiliser».
Le président Tebboune avait donné, fin janvier 2023, lors d’une réunion du Conseil des ministres, une série de recommandations visant à limiter le phénomène d'asphyxie au gaz dans les foyers, en chargeant Sonelgaz d'équiper gratuitement les foyers de systèmes d'alarme pour prévenir les fuites. Le groupe public avait annoncé qu'il allait lancer prochainement un appel d'offres national et international pour l'acquisition de détecteurs de monoxyde de carbone, dont les besoins recensés portent sur 22 millions d'unités.