Pour ne pas chômer, il faut suivre une formation de pizzaiolo ! En effet, les annonces de recrutement de préparateurs de pizza sont régulièrement postées sur les réseaux sociaux, alors que ce n’est guère le cas pour les diplômés universitaires. A chaque coin de rue, il y a une pizzeria, et ce commerce demeure le plus florissant, tant que la consommation est assurée à longueur d’année.
Mohamed Messaoudi Ouchen, 35 ans, habitant la wilaya de Blida, est un formateur en salés, particulièrement les pizzas. Il confirme : «Effectivement, je reçois des demandes d’écoles à travers les quatre coins du pays pour assurer des ateliers sur la pizza et ses différentes recettes. Les jeunes, voire même les moins jeunes semblent se bousculer au portillon pour apprendre un métier qu’ils considèrent porteurs et d’avenir», explique le chef cuisinier.
Il ajoute qu’il a deux catégories d’apprenants, ceux qui veulent travailler à leur propre compte et ceux qui n’ont pas assez de moyens financiers pour lancer leur commerce, du coup ils optent pour le salariat. «Et dans les deux cas, le métier est porteur. Je reçois d’ailleurs plusieurs retours positifs de la part de mes apprenants.»
Passionné par le monde de la cuisine dès son enfance grâce aux recettes télévisées et émissions culinaires animées par la célèbre «Sayida Arezki», Mohamed Messaoudi Ouchen a fait valoir son savoir-faire par la chambre locale de l’artisanat. Depuis plusieurs années déjà, il fait de la formation de pizzaiolos son principal métier. Sa particularité, il dispense même des cours sur les bases de l’hygiène et de la sécurité (HSE) pour éviter les incendies et les intoxications. «Tant que la demande y est, je continue à vivre de ma passion, soit manier mes doigts pour préparer différentes variétés du plat italien le plus célèbre au monde tout en transmettant mon savoir-faire aux autres. Mon autre plaisir est d’être convaincu que je ne forme pas de futurs chômeurs !», ironise-t-il.
Parmi ses clients, il y a aussi des jeunes qui veulent tenter leur chance de l’autre côté de la Méditerranée. «Je reçois des jeunes à la recherche d’autres cieux et qui veulent assurer leur avenir à partir d’ici. Un bon pizzaiolo peut facilement intégrer le monde professionnel, même en Europe», raconte-t-il, ajoutant qu’il y a aussi des émigrés qui préfèrent se perfectionner dans ce domaine lors des vacances au bled. J’ai reçu deux dames du sud de la France dans une école à Skikda. Réparties chez elles, à Nice et Marseille plus précisément, elles m’ont assuré que leur commerce de pizza marche à merveille.
D’origine montagnarde, Mohamed Messaoudi Ouchen aime donner sa propre touche, surtout lorsqu’il prépare de la pizza dans le four traditionnel de sa localité (hauteurs de Bouarfa, Blida).
Pour cela, il utilise, de temps à autre, le four traditionnel familial à base de terre et de bois de montagne pour préparer sa pâte. Et pour la sauce, il ajoute différentes herbes qu’on trouve dans les montagnes proches de chez lui. Et ça donne un goût mixte, soit un plat Italien aux senteurs de l’Atlas blidéen. «Mon rêve est donc de lancer un atelier intitulé : comment préparer une pizza dans les fours de nos ancêtres et aux ingrédients qu’on trouve au pays de nos aïeux. Le défi est déjà lancé...», conclu-t-il.