Mohamed Larbi Benzaoui est parti sans crier gare. Pour ceux dont le nom ne dit rien, il était l’une des plus grandes mémoires du sport algérien et du football en particulier. Mohamed était un témoin privilégié de la naissance post-indépendance du sport algérien.
C’était la mémoire du football algérien comme peuvent en témoigner tous ceux qui l’ont connu ou approché au cours des cinquante dernières années. Il avait toutes les archives du football algérien (équipes nationales, présidents de fédérations, entraîneurs, joueurs, palmarès…) qu’il a patiemment constituées tout au long de sa vie. Tous ceux qui étaient à la recherche d’informations sur l’histoire du football algérien s’adressaient à lui. Il avait constitué un fonds documentaire à nul autre pareil.
Son défunt père, un grand notable de la ville de Mascara établi à Oran depuis plus d’un demi-siècle, lui a légué la passion du football et l’a perpétuée dans ses archives. Le père de Mohamed Larbi Zouaoui était, comme dirigeant, une figure de proue dans l’Ouest du pays. Son fils l’a admirablement perpétué par son travail de fourmi qui consistait à archiver tout ce qui touchait au football national. Il y a quelques jours seulement il a publié, sur son mur, un magnifique article qu’il avait écrit il y a plusieurs années sur le grand joueur Abdelkader Fréha (MC Oran).
Par la suite, Il s’est orienté naturellement vers le reportage photographique qu’il a accompli avec grand professionnalisme au cours des dernières années de sa vie. Il a toujours été très proche des joueurs de l’ancienne génération, à l’instar de Lakhdar Belloumi dont il était très proche et a suivi toute sa longue et brillante carrière de footballeur.
Cet homme foncièrement bon, toujours disponible pour toutes les sollicitations des confrères nous a quittés vendredi des suites d’un arrêt cardiaque à l’âge de 69 ans. Il manquera cruellement aux historiens du football algérien. Il mérite d’être honoré par la Fédération algérienne de football (FAF) pour sa précieuse contribution à l’écriture de l’histoire du ballon rond en Algérie. Il était le photographe attitré et bénévole de l’Amicale des anciens internationaux du football algérien (AAIF), depuis sa création.
C’est une personnalité sportive qui a sa place, à jamais, dans l’histoire du football. En cette pénible et douloureuse circonstance, la rédaction sportive d’El Watan présente ses sincères condoléances à la famille et aux proches du défunt et prie Dieu le Tout Puissant et Miséricordieux de l’accueillir en son vaste paradis. A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.