La restructuration et la modernisation des transports est l’un des secteurs en attente de prise en charge au niveau des collectivités locales et un signal fort de la part de l’administration centrale.
De nombreux programmes de développement ont été mis en œuvre ces dernières années, avec les moyens et les budgets nécessaires, mais en oubliant souvent d’intégrer la problématique liée à la circulation des personnes, dont l’importance n’est plus à souligner. L’expansion spectaculaire du marché automobile, si elle répond aux attentes d’une large frange de la population, ne résout pas pour autant la question des transports, elle peut même la rendre plus complexe dans le cas où l’infrastructure routière ne connaît pas une égale évolution.
De plus en plus d’automobilistes n’ont qu’un seul vœu : s’affranchir autant que possible de l’usage de la voiture individuelle pour redécouvrir les chemins oubliés du transport public.
Ce défi est entièrement à la charge des autorités qui ont jusqu’ici omis de prioriser ce créneau constituant pourtant un élément déterminant pour l’amélioration du cadre de vie de la population. Il est admis que le degré de développement dans une localité ou un pays peut se mesurer au niveau de modernisation des transports.
Quand la désorganisation de la circulation n’a d’égale que le désordre urbanistique, on peut conclure que la gestion locale doit être complètement réinventée et une nouvelle vision de développement amorcée avec des staffs et des compétences à la mesure des chantiers à engager.
A un moment où les responsables gouvernementaux annoncent que nombre de programmes de développement ont été menés à leur terme, il importe de commander un nouvel état des lieux à travers le pays pour identifier les lacunes persistantes et mobiliser ainsi des investissements d’envergure pour résorber les dernières séquelles des gestions passées.
D’anciennes requêtes émanant des grandes villes, parfois des chefs-lieux de wilaya, se sont dissipées, avant d’obtenir en réponse l’inscription des projets attendus. L’absence de gare routière dans une agglomération d’importance est une véritable énigme. Les terrains d’assiette destinés à des aménagements dans ce secteur sont détournés ou laissés à l’abandon et le transport collectif est livré à l’anarchie.
En l’absence de structure d’accueil de base, il est inutile d’évoquer l’existence d’une régie de transport sous l’autorité publique, seule solution pour mettre fin au désordre prévalant dans les villes. L’extension de la voie ferrée pour relier de grandes zones urbaines a été évoquée il y a plus d’une décennie, et le dossier a été formellement relancé au niveau de quelques assemblées de wilaya, mais le cheminement administratif semble être interrompu.
Les autorités locales et centrales devraient pourtant mesurer l’attente que suscite la perspective du développement du transport ferroviaire chez de nombreux citoyens qui aspirent à réduire l’usage des routes à grande circulation devenues particulièrement périlleuses.
Les futures assemblées locales connaîtront une meilleure efficacité et pourraient répondre aux préoccupations des administrés si le projet ambitieux de mettre à contribution la société civile dans la gestion des affaires publiques sera effectivement mis en œuvre.
Le processus décisionnel sera alors enclenché avec efficience. Il n’y a aucune possibilité que les autorités centrales opposent une fin de non-recevoir à la demande d’une commune pour l’affectation de bus de transport scolaire. En plus d’offrir de meilleures conditions de scolarité aux élèves, cela diminuerait de moitié ou enraierait les embouteillages qui bloquent continuellement des quartiers entiers dans les villes.
Le bien-être social ne s’arrête pas à la disponibilité des produits de consommation mais peut commencer à partir d’un quai bien aménagé d’une gare simple ou multimodale réalisée et gérée dans les normes.