Ministère de la Santé : Protestation des laboratoires d’analyses médicales

30/01/2024 mis à jour: 02:13
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Le Syndicat algérien des laboratoires d’analyses médicales a organisé, hier, un rassemblement devant le siège ministère de la Santé, en signe de protestation contre «l’anarchie» qui prévaut au sein de la profession, a annoncé le Syndicat algérien des laboratoires d’analyses médicales, dans un message publié sur son compte Facebook. 

Munis de pancartes, les protestataires ont dénoncé l’exercice illégal de la biologie médicale. Dans un entretien accordé, en octobre dernier, à El Watan, Yacine Mizi Allaoua, président du Syndicat algérien des laboratoires d'analyses médicales, avait critiqué cette situation. «Il faut savoir qu’en Algérie, la biologie médicale est exercée dans les secteurs public et privé. 

Dans le public, celle-ci se fait à travers les CHU et les différentes structures de santé par des hospitalo-universitaires, et dans le secteur privé, nous sommes quelque 1300 laboratoires répartis à travers le territoire national. Toutefois, nous souffrons d’un exercice illégal de la biologie médicale. 

En effet, en parallèle à ces 1300 laboratoires disposant du diplôme de biologiste médical ainsi qu’un agrément pour l’exercer, il y a tout de même des structures qui exercent la biologie médicale indûment. A titre d’exemple, il y a les officines pharmaceutiques, les médecins généralistes, les hématologues cliniciens, les centres de diagnostic et les cliniques qui ne disposent pas de spécialistes», a confié Yacine Mizi Allaoua. 

«Nous ne pouvons pas demander aux biologistes médicaux de satisfaire à tous les articles de loi, à savoir des exigences de superficie, de locaux, de matériel et des exigences réglementaires et constater en parallèle que des gens exercent illégalement la biologie médicale sans satisfaire aucune à ces exigences. 

Il s’agit là d’une concurrence déloyale d’autant plus que ces structures ne payent même pas d’impôt sur l’acte de biologie médicale. Finalement, en termes de santé publique, c’est un danger, en termes de législation commerciale et législation de santé, c’est une infraction», a insisté le président du syndicat. Ce dernier a aussi mis en garde contre le recours aux services des laboratoires qui travaillent en dehors de la loi. «Le risque, comme dans toutes les spécialités, lorsqu’on s’adresse à la mauvaise personne, on met sa santé en danger. 

Même si par le passé, nous avons toléré, en raison de l’absence de biologistes médicaux, que la biologie médicale se fasse dans des structures sans biologistes médicaux, nous estimons qu’en 2023, le citoyen algérien mérite d’avoir une biologie médicale de qualité faite par de véritables biologistes médicaux», a-t-il souligné. 

Il a appelé les pouvoirs publics à «regarder vers cette spécialité, trop longtemps délaissée, et faire le tri». «La loi sanitaire de 2018, à travers ses articles 251 et 252, est claire. Elle définit quelles sont les spécialités qui peuvent avoir un laboratoire d’analyses médicales. Nous ne demandons que l’application de cette loi», a-t-il conclu.
 

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