Migration clandestine : Quatre morts et plusieurs disparus au large de Dellys

04/09/2024 mis à jour: 01:53
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«Timezrit en deuil !» C’est le message qui a été largement diffusé hier sur les réseaux sociaux par les habitants de cette localité rurale de l’extrême sud-est de la wilaya de Boumerdès. Annoncée dans la nuit de lundi, la nouvelle du naufrage d’une embarcation de harraga au large de Dellys s’est confirmée à l’aube, jetant la population dans l’émoi et la consternation.

Bilan : quatre morts et une dizaine de disparus, a-t-on appris de source locale. Parmi les 21 candidats à l’immigration clandestine qui étaient à bord de l’embarcation, 4 ont été secourus par les gardes-côtes et les éléments de la Protection civile, indique la même source. «Certains rescapés souffraient de brûlures et ont été transférés à l’hôpital de Bordj Menaïel pour recevoir les soins nécessaires.

Il paraît que leur embarcation a pris feu après une rixe qui s’était déclenchée peu après le démarrage», suppose un jeune de la région. «La moitié de l’équipage sont natifs de Timezrit et on dit que certains ont versé plus de 50 millions pour participer à cette traversée périlleuse», ajoute-t-il.

Hier, deux nouveaux cadavres ont été acheminés vers la morgue de l’EPH de Dellys, ce qui porte à quatre le nombre de personnes repêchées après ce drame. Eplorées, les familles des disparus sont inconsolables. En milieu de journée, nous avons appris que d’autres embarcations ont pris le large dans la même soirée à partir des côtes de la région afin de rejoindre l’autre rive de la Méditerranée.

Pour les migrants clandestins, le mois de septembre est la période idéale pour réussir la traversée. Cette semaine, plusieurs tentatives ont été avortées par les services de sécurité. «Avant-hier, nous avons arrêté six personnes, dont une femme», indique un officier, soulignant que les mis en cause ont été présentés devant la juridiction compétente pour répondre de leurs actes.

A rappeler que ce phénomène de la harga a endeuillé des dizaines de familles de la région. Certaines restent sans nouvelles de leurs enfants disparus en mer depuis plusieurs années. A noter enfin que la loi algérienne prévoit une peine de 2 à 6 mois d’emprisonnement et une amende de 20 000 à 60 000 DA contre les personnes qui tentent de quitter de manière illégale le territoire national.

Les passeurs, quant à eux, risquent des peines pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison en cas de récidive. L’année dernière, le ministre de la justice, Abderrachid Tabi, a déclaré que ces derniers «seront combattus avec toute la vigueur voulue», demandant aux juges d’être «intraitables» avec eux.


 

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