Microsoft affiche un bénéfice net et un chiffre d'affaires en hausse et supérieur aux attentes pour son quatrième trimestre comptable, mais a enregistré un léger ralentissement de la croissance de son activité phare du moment, l'informatique à distance (cloud).
Dans le détail, le bénéfice net ressort à 20,08 milliards de dollars, en progression de 20% sur un an. Rapporté par action, indicateur le plus suivi par le marché, le résultat s'affiche à 2,69 dollars, soit plus que les 2,55 anticipés par les analystes, selon un consensus établi par FactSet.
L'activité a, une nouvelle fois, été tirée par le cloud, qui s'appuie beaucoup sur l'intelligence artificielle et pèse désormais plus de la moitié du chiffre d'affaires de l'entreprise (54%). Elle a connu une croissance de 21% sur un an. Cependant, ce taux de progression est légèrement inférieur à celui du trimestre précédent, qui atteignait 22%.
Dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de la Bourse de New York, le titre Microsoft, qui s'est apprécié de près de moitié depuis le début de l'année (+47%), reculait de près de 4%.Lors de la conférence téléphonique de présentation des résultats la semaine dernière, la directrice financière, Amy Hood, a indiqué que la direction tablait sur 25 à 26% de croissance de sa filiale de cloud Azure pour le trimestre en cours, hors effets de changes. Cela confirme le ralentissement constaté ces derniers mois, car cette fourchette est inférieure aux 27% du trimestre précédent et aux 31% des trois premiers mois de l'année civile.
Le groupe a misé gros sur son offre d'intelligence artificielle dite générative, c'est-à-dire capable de produire des réponses utiles, précises et documentées à des demandes en langage courant. Il a investi massivement dans la start-up OpenAI, génitrice de l'interface d'IA générative ChatGPT, lancée en novembre. Microsoft compte intégrer l'IA générative à la plupart de ses produits, logiciels et applications.
Mi-juillet, il a annoncé que l'assistant virtuel Copilot, intégrant l'IA, associé à la suite logicielle Microsoft 365, coûterait 30 dollars par mois, un tarif plus élevé que ses prix d'entrée actuels. Amy Hood a également relevé que les revenus publicitaires avaient moins augmenté que prévu (+8% sur un an), du fait de moindres dépenses des annonceurs.
Concurrence : Apple visé par une procédure à Londres
Le géant américain de la tech Apple est visé par une procédure à 785 millions de livres (914 millions d'euros) au Royaume-Uni pour abus de position dominante sur les tarifs facturés aux développeurs qui utilisent sa plateforme d'applications. Sean Ennis, professeur de politique de la concurrence à l'Université d'East Anglia (est de l'Angleterre), a engagé la semaine dernière «une action au nom de plus de 1.500 développeurs britanniques d'applications devant le Tribunal d'appel de la concurrence», a annoncé l'universitaire dans un communiqué. Selon lui, les «30% de ''commission'' facturés pour les ventes sur l'App Store» par le groupe privé le plus important du monde sont une «taxe anticoncurrentielle sur l'industrie technologique britannique» et les développeurs du pays «ont aujourd'hui droit à jusqu'à 785 millions de livres de compensation». Le géant californien est critiqué pour sa rigidité par de nombreux éditeurs et autorités de la concurrence dans plusieurs pays, qui reprochent principalement à Apple de prélever une commission (jusqu'à 30%) sur toutes les recettes réalisées via l'App Store, le magasin d'applications incontournable sur les iPhone pour les développeurs d'applications tierces.
R. E