La course à l’intelligence artificielle (IA) a continué jeudi avec de nouvelles annonces de Microsoft, qui va bientôt permettre aux utilisateurs de ses différents logiciels (Word, Outlook, PowerPoint, Teams, etc.) d’interagir avec cette technologie quasiment comme avec un assistant humain.
«Réponds à cet email» ; «Envoie des invitations à ce groupe de personnes» ; «Crée une proposition de budget» ; «Compare les ventes de notre meilleur produit avec celui de la concurrence» ; «Résume la réunion que j’ai manqué». Autant de requêtes qui vont être possibles directement au sein de la suite de bureautique du géant américain de l’informatique.
Baptisé «Microsoft 365 Copilot», le système va chercher les photos, adresses, contacts et autres éléments nécessaires pour générer immédiatement un premier jet, que l’utilisateur peut ensuite lui faire affiner. «Jusqu’à présent nous avons utilisé l’IA en mode autopilote. Avec cette nouvelle génération d’IA, nous passons de l’autopilote au copilote», s’est félicité Satya Nadella, le patron de groupe, lors d’une présentation en ligne.
Il a assuré que les humains ne pourraient bientôt plus se passer de ces assistants numériques, omniscients et infatigables, qui vont selon lui débarrasser les travailleurs de nombreuses «corvées».
Microsoft a investi lourdement dans l’intelligence artificielle, et notamment dans la start-up californienne OpenAI, responsable de l’interface d’IA générative ChatGPT, qui a conquis des millions de personnes en fin d’année grâce à sa capacité à générer toutes sortes de textes sur demande, poèmes, dissertations et lignes de code informatique.
Depuis, toutes les grandes plateformes numériques et de nombreuses entreprises ont pris position. La concurrence est particulièrement acharnée entre Microsoft et Google, qui dominait la recherche dans le domaine jusqu’à la récente percée du fabricant de Windows.
Mardi, Google Cloud a dévoilé de nouvelles fonctionnalités similaires pour permettre aux entreprises et particuliers de déléguer des tâches en temps réel, de la rédaction de courriels à la création de campagnes publicitaires.
Surtout, OpenAI a présenté mardi GPT-4, une nouvelle version plus puissante de son modèle de langage à la base notammentde ChatGPT. GPT-4, qui traite le texte mais aussi les images, est «aussi performant que les humains dans de nombreux contextes professionnels et académiques», a assuré l’entreprise.
Microsoft a intégré GPT-4 à son moteur de recherche Bing, qui comportait déjà un «chatbot» (ou agent conversationnel) conçu à partir de ChatGPT depuis début février.
Bing a longtemps détenu une part du marché négligeable de la recherche en ligne. Il compte désormais plus de 100 millions d’utilisateurs actifs quotidiens. «Nous avons conscience que nous restons un petit acteur, mais c’est agréable d’être sur scène», a déclaré Microsoft dans un communiqué le 8 mars.