Météorologie : Une nouvelle génération de satellites météo pour affiner les prévisions

12/11/2023 mis à jour: 00:47
AFP
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L'impact le plus fort de ces nouveaux satellites sera sur les prévisions à courte échéance. Pixabay

Airbus Defence and Space a dévoilé vendredi à Toulouse 2 satellites météorologiques de nouvelle génération, dont les instruments vont permettre d’améliorer l’observation des phénomènes météorologiques et les prévisions.

Les 2 satellites MetOp-SG A et B «permettront aux ingénieurs météo d’affiner leurs observations en leur procurant des données nouvelles.

 Avec Ice Cloud Images (Ice), placé sur le satellite Met-Op B, on pourra par exemple mesurer les particules de glace dans les nuages. C’est une première mondiale», souligne René Fayard, responsable du programme MetOp-SG Sat-B, chez Airbus. «Les instruments à bord vont nous renseigner sur l’état de l’atmosphère : vent, humidité, température, nuages et précipitations. Plus on a de données, plus les prévisions sont précises. On va mieux anticiper les phénomènes orageux, les tempêtes, les ouragans», souligne René Fayard. 

A Météo-France, Philippe Chambon, chef du service observation du Centre national de recherche météorologique, met en avant que «l’impact le plus fort sera sur les prévisions à courte échéance, à J+1, J+2». 

Depuis les années 1970, l’observation spatiale a bouleversé la météorologie et le niveau d’exigence des citoyens quant à la fiabilité ne cesse d’augmenter,  souligne-t-il. «On sait qu’on a une grosse marge de progrès pour mieux prévoir ces événements intenses qui ont un gros impact pour la société et l’économie et la série d’instruments qui va être présente à bord des MetOp seconde génération est vraiment unique au niveau mondial. 

Ce sont les satellites les plus complets à ce jour, vraiment des merveilles de technologie», s’enthousiasme le météorologue. Les 2 satellites de 4,3 tonnes chacun seront lancés de Kourou (Guyane) en décembre 2025 et placés sur une orbite polaire à 832 km d’altitude. Ils remplaceront les satellites MetOp de première génération, en activité depuis 2002. Lors de leur mise en service, les MetOp-SG A et B dépasseront technologiquement les satellites américains aujourd’hui à la pointe, Europe et Etats-Unis se disputant tour à tout le leadership dans le domaine, fait valoir Airbus.

Gain économique

Les 2 nouveaux satellites construits à Toulouse et Friedrichshafen (sud de l’Allemagne), à la demande de l’Organisation européenne pour l’exploitation des satellites météorologiques (EuMetSat) ont une durée de vie estimée à sept ans et demi. Ils seront remplacés pour assurer la continuité du programme prévu, jusqu’à la fin des années 2040. Rosemary Munro, de l’Organisation européenne pour l’exploitation des satellites météorologiques (EuMetSat), souligne que les meilleures prévisions météorologiques ont des retombées économiques, si elles conduisent à éviter la destruction d’infrastructures et de cultures lors de catastrophes naturelles.

 Elle les estime à 63 milliards d’euros sur 21 ans, la durée prévue de l’exploitation des satellites MetOp deuxième génération. «Des prévisions plus performantes, avance-t-elle, cela se traduit par une meilleure anticipation des tempêtes violentes, on peut limiter les dégâts aux infrastructures et aux cultures». Dans l’aviation également, la gestion des vols en bénéficiera. «On sait que le climat change, nous avons besoin de plus de données provenant des satellites pour nous adapter», remarque Rosemary Munro.

Outre les prévisions météorologiques, les deux satellites auront aussi pour mission de mesurer les traces de pollution et la qualité de l’air. Un des satellites embarquera également un module Argos-4, qui permettra de localiser les appels de détresse des balises Argos. 

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