Le 4 janvier 1945 restera gravé dans l’histoire météorologique de l’Algérie comme le jour où la ville de Batna a connu un froid glacial sans précédent.
Ce jour-là, le thermomètre a plongé jusqu’à -20°C, établissant un record de froid qui continue de surprendre et d’intriguer les météorologues et les habitants de la région.
Ce record de froid a été révélé par le site futura-science.com. Située dans la région montagneuse de l’Aurès, à 1058 mètres d’altitude, Batna est dotée d’un climat semi-aride. En hiver, l’air froid s’engouffre dans les vallées de cette région enclavée, piégeant les basses températures dans une sorte de cuvette naturelle. L’absence de couverture nuageuse, qui agirait normalement comme un isolant, permet à la chaleur de s’échapper plus rapidement vers l’atmosphère, entraînant ainsi une chute brutale du mercure. C’est ce phénomène d’inversion thermique, où l’air froid stagne au niveau du sol, qui explique en grande partie les extrêmes climatiques de cette journée de janvier 1945.
Même si «les observations météo n’étaient pas aussi perfectionnées que celles de nos jours, il existe peu d’informations sur la situation météo du jour, mais cette valeur a été validée à l’époque par l’Institut de météorologie et de physique du globe de l’Algérie, qui dépend de l’Université d’Alger», note la publication. Le record de -20°C enregistré à Batna en 1945 a marqué l’histoire climatique. Cet épisode de froid intense a plongé la région dans des conditions hivernales d’une rare sévérité. Il est intéressant de noter que ce type d’événement demeure exceptionnel pour un pays comme l’Algérie, où le climat est largement dominé par des températures douces en hiver, surtout sur les régions côtières.
Cependant, les montagnes de l’Aurès, avec leur climat plus rigoureux, permettent des extrêmes thermiques impressionnants, rappelant que le relief et l’altitude jouent un rôle déterminant dans les variations climatiques d’une région. Ainsi, ce record hivernal constitue une illustration saisissante des contrastes climatiques de l’Algérie, où l’on peut passer d’une chaleur écrasante en été à un froid glacial en hiver, selon l’altitude et les particularités géographiques.
Près de 80 ans plus tard, ce record de froid continue de surprendre, de fasciner et d’alimenter les discussions sur les phénomènes climatiques extrêmes dans la région. Il semblerait que tout le mois de janvier 1945 ait été très froid, à en juger par les observations officielles de cette année qui font état d’une température moyenne de -4,9°C pour les matinées de janvier, soit un écart de quasiment 5°C par rapport à la moyenne mensuelle, ce qui est considérable.
En épluchant l’historique météo de la ville, on réalise que les températures parfois glaciales du passé ne se produisent plus du tout ces dernières années. Ainsi, ce record exceptionnel est non seulement une curiosité climatique, mais aussi un symbole de la diversité des paysages et des conditions météorologiques de l’Algérie, rappelant que même en Afrique, le froid peut parfois atteindre des extrêmes impressionnants.