Mer rouge : Les Houthis imposent leur loi

01/07/2024 mis à jour: 03:02
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Photo : D. R.

Les attaques des Houthis ont fait grimper en flèche les coûts d’assurance des navires transitant par la mer Rouge et ont incité de nombreuses entreprises de transport maritime à naviguer par la pointe sud de l’Afrique.

Le groupe armé yéménite houthi continue de viser des navires commerciaux en mer Rouge, entretenant des liens avec Israël, en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Ghaza. En effet, les forces américaines ont annoncé, dans la soirée de vendredi dernier, avoir détruit sept drones et un poste de contrôle des Houthis après que ces derniers aient revendiqué de nouveaux tirs visant le trafic en mer Rouge.

«Au cours des 24 dernières heures, le Commandement militaire pour le Moyen-Orient (Centcom) a détruit sept drones des Houthis, soutenus par l’Iran, et une station de commande» de drones dans une zone du Yémen «contrôlée par les Houthis», a-t-il indiqué dans un communiqué.

Quelques heures avant l’annonce du Centcom, le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree, avait revendiqué des attaques contre deux navires en mer Rouge, dont le navire-citerne pour produits chimiques Delonix, qui bat pavillon du Liberia. Selon l’Agence de sécurité maritime britannique (UKMTO), cinq missiles ont été tirés en direction de ce navire qui était alors situé à environ 150 milles nautiques (277 km) au nord-ouest du port yéménite d'Al Hodeïda contrôlé par les Houthis.

Ces derniers avaient revendiqué, jeudi dernier, une attaque contre un navire commercial en mer Rouge, qui n’a pas fait de victime ni de dégât, selon deux agences de sécurité maritime britanniques. Le navire Seajoy a été visé par «un bateau de surface sans équipage, des missiles et des drones», a déclaré le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree.

La compagnie qui détient le Seajoy a «violé l’interdiction de desservir les ports de la Palestine occupée», a-t-il ajouté. L’attaque, qui s’est produite à l’ouest de la ville yéménite d'Al Hodeïda, a été menée à l’aide d’un engin explosif, avait rapporté plus tôt l’agence de sécurité maritime britannique UKMTO, en affirmant que l’équipage et le navire étaient en sécurité, et poursuivaient leur route vers le prochain port d’escale.

Mardi dernier, un missile était tombé «à proximité immédiate» d’un navire au sud de la ville yéménite d’Aden, sans faire de victime ni de dégât, avait rapporté UKMTO. Il s’agissait du vraquier Lila Lisbon, battant pavillon de Saint-Kitts-et-Nevis, selon le Centre conjoint d’information maritime (JMIC), qui surveille cette zone stratégique.

Contrôlant une partie du Yémen, les Houthis mènent depuis plusieurs mois des attaques sur des navires en mer Rouge, zone cruciale pour le commerce mondial. Ces attaques ont fait grimper en flèche les coûts d’assurance des navires transitant par la mer Rouge et ont incité de nombreuses entreprises de transport maritime à naviguer par la pointe sud de l’Afrique, un chemin beaucoup plus long.

D’après les données du site Port Watch, géré par le Fonds monétaire international (FMI), entre 15 et 35 porte-conteneurs passaient chaque jour par le canal de Suez début mai, contre de 70 à 80 à la fin de novembre 2023, soit une chute de moitié. Premier allié d’Israël, Washington a mis en place en décembre une coalition multinationale pour protéger le trafic maritime sans parvenir à faire cesser les attaques. 
 

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