Mer de Chine méridionale : Pékin et Manille s’accusent après une collision entre gardes-côtes

01/09/2024 mis à jour: 19:41
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Les Philippines ont accusé des navires chinois d’avoir percuté un bateau de pêche philippin et fait usage de canons à eau - Photo : D. R.

Les confrontations entre les deux pays se sont également multipliées ces derniers mois, autour de l’atoll Second Thomas. Des soldats philippins y sont stationnés sur un navire militaire qui a été volontairement échoué par Manille en 1999 pour affirmer ses prétentions de souveraineté.

La Chine et les Philippines se sont mutuellement accusées hier d’avoir délibérément causé des collisions entre navires de leurs garde-côtes près d’un récif disputé en mer de Chine méridionale, après une série d’incidents dans cette zone, rapporte l’AFP.

La Chine revendique, au nom de raisons historiques, la quasi-totalité des îlots de la mer de Chine méridionale, face à d’autres pays riverains (Philippines, Vietnam, Brunei, Malaisie), aux prétentions rivales.

Depuis l’arrivée au pouvoir en 2022 du président philippin Ferdinand Marcos, Manille affirme plus fermement ses prétentions de souveraineté sur certains récifs disputés, face à Pékin qui lui-même n’entend pas céder sur ses revendications. «A 12h06 (04h06 GMT), le bateau philippin (…) est entré délibérément en collision avec le navire chinois 5205», a indiqué un porte-parole des garde-côtes chinois, Liu Dejun, cité par la télévision d’Etat CCTV.

Mais selon le porte-parole des garde-côtes philippins, le commodore Jay Tarriela, c’est le navire des garde-côtes chinois qui a «directement et intentionnellement éperonné» le navire philippin BRP Teresa Magbanua. Ce bâtiment est ancré dans le secteur depuis le mois d’avril afin  d’affirmer la revendication de Manille sur cette zone. Cette collision est le cinquième incident avec des navires chinois ce mois-ci, a ajouté J. Tarriela.

Pour sa part, le porte-parole du Conseil maritime national philippin, Alexander Lopez, a déclaré qu’un rapport sur ce dernier affrontement sera  envoyé au ministère philippin des Affaires étrangères. «Nous prenons cela très au sérieux», a-t-il déclaré lors d’un point de presse.

«Nous sommes là sur une base légale, parce que c’est notre territoire. Nous n’avons pas besoin de demander la permission d’être sur notre propre territoire», a-t-il ajouté. Selon le porte-parole chinois, l’incident s’est produit lors d’une  patrouille dans les eaux avoisinant le récif Xianbin, connu aux Philippines sous le nom Sabina. Il a fustigé une attitude «non professionnelle et dangereuse» du bateau philippin. Ce récif, situé à 140 km à l’ouest de l’île philippine de Palawan et à 1200 kilomètres de celle chinoise de Hainan, a été le théâtre de plusieurs incidents ces derniers jours.

Le «plus grand perturbateur»

Dimanche dernier, les Philippines ont accusé des navires chinois d’avoir  percuté un bateau de pêche philippin et fait usage de canons à eau à son encontre près de ce récif. «La Chine exerce une souveraineté incontestable» dans cette zone, a affirmé hier le porte-parole chinois Liu Dejun.

Les confrontations entre les deux pays se sont également multipliées ces derniers mois, autour de l’atoll Second Thomas. Des soldats philippins y sont stationnés sur un navire militaire qui a été volontairement échoué par Manille en 1999 pour affirmer ses prétentions de souveraineté.

Chaque pays a diffusé des vidéos censées montrer l’irrationalité des actions de l’autre durant ces incidents près de cet atoll, appelé «Ren’ai» par la Chine et «Ayungin» par les Philippines. Cette confrontation Chine-Philippines alimente les craintes d’un potentiel conflit qui pourrait entraîner l’intervention de Washington en raison de son traité de défense mutuelle avec Manille.

La Chine est le «plus grand perturbateur» de la paix en Asie du Sud-Est, a affirmé mardi le chef de la Défense philippine, au lendemain d’un nouvel incident. Mercredi, Pékin et Washington ont échangé des avertissements concernant  le contentieux sino-philippin en Mer de Chine méridionale.

«Les Etats-Unis ne doivent pas utiliser les traités bilatéraux comme un prétexte pour saper la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Chine, pas plus qu’ils ne doivent soutenir ou cautionner les actions illégales des Philippines».

C’est ce qu’a déclaré le ministre des Affaires étrangères chinois, Wang Yi, à Jake Sullivan, le conseiller à la Sécurité nationale de Joe Biden, lors de leur entretien à Pékin, selon la chaîne chinoise CCTV. De son côté, le conseiller de J. Biden a «rappelé l’engagement des Etats-Unis à défendre leurs alliés dans la zone Indo-Pacifique», selon un communiqué diffusé le même jour par la Maison-Blanche.

Il a aussi «exprimé sa préoccupation face aux actions déstabilisatrices de la Chine contre des activités maritimes légales des Philippines en mer de Chine méridionale», selon le compte rendu publié par l’Exécutif américain.   

 

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