Même si durant le mois de Ramadhan elle n’est pas très convoitée, la sardine, ce soi-disant poisson du pauvre, a ravi la vedette à toutes les viandes blanches en s’affichant à 1300 DA/kg.
Après la première dizaine du mois de Ramadhan, la wilaya de Annaba, qui est certes connue pour ses pratiques spéculatives, n’a jamais vu la sardine aussi chère, devançant de loin le poulet, alors que lui aussi a connu une augmentation durant les dernières 24h, passant de 290 DA à 360 DA/le kilogramme.
A Annaba, l’on sait que faute de ne pouvoir se payer du merlan ou autre rouget de roche dont le prix (3000 DA/kg) est devenu inabordable depuis bien longtemps, les familles ne pouvaient se rabattre que sur la bogue (600 DA/kg), poisson de référence pour les habitants à petit budget. L’offre, actuellement limitée, de la sardine est imputée par les marchands de poisson «au mauvais temps qui a sévi sur la région durant plusieurs jours, obligeant les mareyeurs à s’approvisionner depuis les pêcheries et les éleveurs du littoral ouest du pays».
Cette conjoncture défavorable à l’activité de la pêche pélagique s’explique par «le manque de moyens des professionnels du secteur, propriétaires de petits métiers pour la majeure partie d’entre eux. Force est de constater qu’à travers la wilaya de Annaba, seuls quelques armateurs aux moyens matériels et financiers conséquents continuent de pêcher. Pour les autres, il est difficile, voire impossible de se hasarder au large pour ramener de la sardine».
Selon les chiffres du ministère de la Pêche et des Productions halieutiques, «la production de la sardine durant l’année précédente s’est élevée à 29 925 tonnes, soit une augmentation de 60% par rapport à 2020, qui avait enregistré une production de 18 441 tonnes, et de 20% par rapport à 2019, soit 24 858 tonnes. Le pic de production enregistré en août 2021 représente une augmentation de 127% par rapport à 2020 et de 96% par rapport au pic enregistré en 2019».
La même source affirme également que «le volume de la production a impacté les prix, dont la moyenne était, en mai dernier, de 432 DA, avant d’augmenter en juin à 434 DA, pour reculer à 416 DA en août. La moyenne mensuelle la plus basse a été enregistrée en septembre avec 376 DA», même si le désormais précieux cypréidé n’a jamais affiché ce prix bas à Annaba.
Par ailleurs, le ministère a souligné : «Il n’était pas possible d’élever des sardines, étant donné que tous les pays ayant fait des progrès dans ce domaine n’ont pas pu développer des techniques modernes et peu coûteuses pour assurer les conditions biologiques propices». Ainsi, l’Algérie, avec ses 35 ports de pêche employant 65 000 pêcheurs, 5600 unités de pêche, entre sardiniers, chalutiers, petits métiers, corailleurs et plaisanciers, n’arrive pas à assurer la ration de poisson pour ses habitants.