Mawlid Ennabaoui et rentrée scolaire à Annaba : Quand la ville se transforme en souk à ciel ouvert

17/09/2024 mis à jour: 20:25
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Les automobilistes peinent à se frayer un chemin dans ce brouhaha (Photo :El Watan)

A l’occasion du Mawlid Ennabaoui Echarif qui coïncide cette année avec la veille de la rentrée scolaire, Annaba vit au rythme d’une effervescence commerciale sans précédent. Le centre-ville tout entier, de ses grands boulevards à ses ruelles les plus modestes, s’est métamorphosé en un immense souk à ciel ouvert. 

Chaque coin de rue, trottoir et carrefour est envahi par des étals improvisés, où se côtoient des vendeurs de tout genre, offrant une myriade de produits aussi divers que variés. Les marchés de proximité, habituellement un atout pour les habitants, se sont retrouvés submergés par cette marée humaine et commerçante. Fruits, légumes, vêtements, cosmétiques, outils, gadgets électroniques, tout se vend au cœur de cette grande effervescence. Même les vendeurs de volaille s’invitent dans cette fête religieuse, exposant des poules, des dindes et des lapins au milieu de la foule sur le trottoir du jardin El Houria. Ainsi, les trottoirs, autrefois réservés aux piétons, sont désormais devenus des places de marché, provoquant une cohabitation parfois tendue entre commerçants et résidents. 

Les automobilistes, quant à eux, peinent à se frayer un chemin dans ce marché où le bruit des klaxons se mêle aux cris des marchands vantant leurs produits. La situation est d’autant plus complexe que les règles de base de la civilité semblent oubliées. 

Il n’est pas rare de voir des altercations éclater entre vendeurs et passants, ou encore entre clients et commerçants. Certains vendeurs se montrent même vindicatifs, n’hésitant pas à utiliser un langage fleuri pour se faire entendre. Mais ce qui frappe, au-delà du désordre apparent, c’est la diversité des produits proposés. Outre des produits pyrotechniques et les bougies de toutes les couleurs, les vêtements et sous-vêtements s’étalent à même le sol, côtoyant des liasses de billets manipulées avec habileté par les préposés au change, souvent en pleine discussion avec les vendeurs de bijoux ou de cosmétiques. 

L’étrange mélange entre produits du quotidien et objets plus intimes crée une atmosphère à la fois conviviale et quelque peu anarchique. En pleine effervescence, ce vaste souk illustre bien les enjeux sociétaux de l’époque : une société en quête de consommation rapide et facile, parfois au détriment des normes. Annaba, comme tant d’autres villes à travers le pays, vit au rythme de cette dualité entre tradition et modernité, entre le besoin de se préparer pour les festivités du Mawlid et celui d’équiper ses enfants pour la rentrée scolaire. 

Une ville transformée, où l’on trouve de tout, mais où chacun doit aussi composer avec le désordre ambiant.                 

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