Mascara : L’entreprise de collecte des déchets ménagers en difficulté

24/04/2023 mis à jour: 23:01
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L’entreprise de collecte des déchets (Proprec) a besoin d’une bonne gestion

Les nombreux camions et engins immobilisés dans le parc de l’entreprise de collecte des déchets ménagers (Proprec) de la wilaya de Mascara créent une atmosphère funeste, évoquant un cimetière pour ces véhicules en panne.

Cette scène saisissante témoigne du manque de maintenance de ces équipements essentiels et du besoin crucial de pièces de rechange pour maintenir une flotte fonctionnelle. 

Cette scène dans le parc de Proprec a provoqué une forte réaction du wali de Mascara, Amar Rouabhi, lors de sa visite inopinée, lundi 17 avril, où il a clairement exprimé son mécontentement face à cette situation «inacceptable» et a souligné l’urgence de sa résolution immédiate. 

M. Rouabhi a exigé des actions concrètes pour y remédier, sous aucun prétexte, et a donné des instructions strictes au directeur et aux cadres de l’entreprise pour respecter les lois et les règles régissant la gestion des entreprises publiques à caractère industriel et commercial. Il leur a également demandé de procéder sans tarder à un inventaire complet et détaillé du matériel et des équipements, en précisant ceux qui sont en marche et ceux qui sont en panne. Le chef de l’exécutif a en outre souligné la nécessité d’élaborer rapidement un programme de collecte des déchets pour toutes les communes et annoncé la tenue d’une réunion d’évaluation périodique hebdomadaire pour suivre la mise en œuvre des instructions concernant la gestion financière et administrative de l’entreprise.

Les travailleurs réclament une enquête 

Cette situation préoccupante dans laquelle se débat l’entreprise a fait réagir les travailleurs et leur syndicat qui ont décidé de sortir de leur silence. Le 9 avril, le syndicat de l’entreprise affilié à l’UGTA a annoncé un mouvement de grève illimité, à partir du 17 avril, avec toutefois un service minimum assuré. Une plateforme de revendications a été élaborée à cet effet par les initiateurs de l’action de protestation qui réclament une solution rapide pour réparer les équipements, notamment les moyens de ramassage et de transport des ordures ménagères délabrés, une révision de la grille salariale, l’activation des œuvres sociales et le versement des arriérés depuis 2014 et l’obligation de fournir des tenues et autres outils de travail nécessaires. 

Une enquête sur la gestion du parc roulant et la révision de la répartition des postes dans l’entreprise font partie des revendications de la plateforme. Le 16 avril, le syndicat annonce l’annulation de la grève à la suite d’une réunion avec le wali, qui «s’est engagé à examiner les préoccupations des travailleurs exprimées dans le préavis de grève. Il a également pris l’engagement de travailler sur le dossier des œuvres sociales, des salaires et des tenues de travail», lit-on dans le communiqué. 

Les défis d’une entreprise mal née !

Depuis sa mise en service en janvier 2013, l’entreprise a été confrontée à plusieurs problèmes, notamment les pannes récurrentes de son parc roulant, les retards de paiement des salaires et les primes ainsi que le déficit en matière de tenues et d’autres outils de travail. 

Ces enjeux ont conduit, au mois d’octobre 2018, le ministère de l’Intérieur et des collectivités locales à prendre en charge l’entreprise, déjà embourbée dans de graves problèmes financiers. À cette époque, selon l’ex-wali de Mascara, Hamid Baiche, «un inspecteur du ministère de l’Intérieur a été dépêché à Proprec afin d’établir un diagnostic sur les problèmes urgents à résoudre». 

A cette époque, parmi les solutions envisageables pour sauver l’entreprise, figurait la possibilité de confier la gestion des déchets ménagers aux communes dans lesquelles l’entreprise ne pouvait plus assurer pleinement sa mission. 

Si cette solution avait été retenue, Proprec aurait dû «remercier» nombreux employés qui auraient alors été embauchés par les communes. Cette solution était la plus appropriée, car l’entreprise allait alléger sa masse salariale pour faire face à ses difficultés financières et pour concentrer ses efforts sur son domaine d’activité dans les communes qui honoraient leurs factures relatives à la redevance d’enlèvement des ordures ménagères. 

Depuis, aucune décision n’a été prise et les propositions pour sauver l’entreprise sont restées en suspens. Les travailleurs placent leur espoir d’amélioration des conditions de travail entre les mains de l’actuel wali. Après avoir constaté de ses propres yeux la situation désastreuse du parc roulant de l’entreprise, le chef de l’exécutif, Amar Rouabhi, ne restera pas les bras croisés. 

Des mesures seront, sans doute, prises pour déterminer les responsabilités, notamment dans la dégradation des équipements tels que les moyens de collecte et de transport des ordures ménagères, ainsi que pour améliorer les conditions de travail et réparer les équipements défectueux dans l’objectif de sauver l’entreprise et d’assurer un environnement propre.              

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