Ce mardi 8 octobre, vers 16h, une vague d’inquiétude a frappé la localité de Bekhaïtia 2, dans la commune de Sidi Abdelmoumène, située à 48 km du chef-lieu de la wilaya de Mascara, lorsque des dizaines d’enfants, transportés par leurs parents, ont été conduits en urgence à l’hôpital Dahaoua Daho de Mohammadia. Scolarisés à l’école primaire Malek Bennabi, les écoliers présentaient des symptômes d’intoxication alimentaire : fièvre, diarrhée et douleurs abdominales. Le nombre d’enfants touchés a rapidement grimpé à 131 dans la soirée.
Tous ont reçu les soins nécessaires et la majorité a pu quitter l’établissement hospitalier le soir même, munis d’ordonnances. Cependant, une dizaine d’enfants présentant des symptômes plus graves ont été placés sous surveillance médicale. Selon des sources hospitalières, leur état de santé est jugé stable, et ils devraient être autorisés à quitter l’hôpital mercredi.
Les soupçons se portent sur le repas servi à la cantine scolaire ce jour-là, composé de viande de poulet et de couscous, comme source probable de l’intoxication. Pour évaluer la situation, le wali de Mascara, Farid Mohammedi, s’est rendu à l’hôpital où il a ordonné l’ouverture d’une enquête approfondie pour déterminer les causes exactes de cette intoxication alimentaire.
Cet incident survient alors que des préoccupations sur la qualité des repas scolaires avaient déjà été soulevées. Au début de la semaine, des parents d’élèves d’un CEM avaient exprimé leur inquiétude concernant la qualité des repas fournis à leurs enfants. Certains parents avaient même signalé des portions de fromage dégradé servies dans la cantine, dénonçant également les mauvaises conditions de cuisine, de stockage et de conservation des aliments.
Hygiène dans les cantines
L’intoxication alimentaire à Sidi Abdelmoumène a provoqué une réaction sur les réseaux sociaux, où de nombreux parents et citoyens ont exprimé leur mécontentement. En lisant les commentaires, ils ont dénoncé le manque de rigueur dans le contrôle de la qualité des repas fournis aux élèves et ont réclamé des inspections régulières des cantines scolaires et de leurs fournisseurs pour garantir la sécurité alimentaire.
Cette situation soulève des questions sur la gestion de l’hygiène dans les cantines scolaires, en particulier en ce qui concerne la chaîne d’approvisionnement des produits alimentaires. «La sécurité alimentaire, notamment dans les cantines qui servent chaque jour des milliers d’enfants, doit être une priorité», commente un citoyen. «La dégradation des produits alimentaires en raison de conditions de stockage inadéquates ou d’un manque de contrôle expose les élèves à des risques sérieux pour leur santé», ajoute un autre.
Le mardi 17 septembre dernier, lors d’une réunion sur la mise en place des mécanismes administratifs pour la gestion de la restauration scolaire, le wali de Mascara avait déjà insisté sur l’importance de garantir des repas propres, complets et équilibrés dans les écoles. Il avait rappelé que cela répondait aux directives du président de la République, qui considère la restauration scolaire comme un complément essentiel à l’action éducative. Le wali avait souligné les nombreuses insuffisances observées dans plusieurs communes en matière de restauration scolaire ces dernières années. En réponse à ces lacunes, un groupe de travail avait été formé, comprenant le directeur du commerce, le directeur de l’éducation, des conseillers en nutrition et des inspecteurs, pour élaborer un cahier des charges optimal.