Une association marocaine a condamné la poursuite, par le régime du makhzen, des atteintes aux droits et libertés, en réaction aux actions de protestation menées par la population. L'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH) a condamné «la poursuite par l'Etat de la suppression de divers droits et libertés, (face aux) protestations croissantes contre la détérioration continue des conditions de vie et son impact sur le pouvoir d'achat de tous les Marocains». Dans un communiqué publié vendredi, l'association a enregistré «une hausse sans précédent des prix du carburant, des matières premières, des légumes, de la viande et de divers services sociaux». L'AMDH a également mis en garde contre «les atteintes aux libertés publiques et privées et au droit de manifester, et contre le maintien en détention des défenseurs des droits de l'homme, la poursuite des arrestations et simulacres de procès, les violations de divers droits économiques et sociaux, et les tentatives de faire passer des lois régressives, auxquelles s'ajoutent la loi de finances qui perpétue la discrimination et la vulnérabilité» des citoyens.
S'exprimant au sujet du harcèlement des militants, l'association a dénoncé l'arrestation de Ezzeddine Basidi, responsable adjoint de la section de l'association à Sefrou, en raison de ses activités de défense des droits de l'homme, et de Abdelnabi Boukrine, responsable de la section de Fès de l'Association nationale des diplômés chômeurs. Elle a également dénoncé la condamnation par la justice des enseignants contractuels, appelant par la même à la libération de tous les prisonniers politiques, en particulier les détenus du Rif, les prisonniers d'opinion, les journalistes et les blogueurs.
Dans le même communiqué, l'association a critiqué le ministère de l'Intérieur marocain pour les restrictions continues imposées aux activités du parti La Voie démocratique travailliste et la violation continue du droit de manifestation et de protestation pacifiques. Elle a également exprimant son «rejet total des restrictions systématiques du travail des journalistes». Enfin, elle tient l'Etat marocain «pleinement responsable de la tension résultant du dossier des enseignants contractuels» et exige que toutes leurs revendications justes et légitimes soient prises en compte.