Le prince Hicham Alaoui, cousin germain du roi Mohammed VI, a critiqué vivement le Makhzen, accusant ce dernier de réprimer les protestations populaires contre la normalisation avec l’entité sioniste et les revendications pour l’amélioration des conditions de vie précaires, a rapporté le quotidien El Khabar.
Dans une interview accordée à France 24, Hicham Alaoui, également enseignant à l’Université de Californie à Berkeley, a déclaré que la monarchie au Maroc «freine désormais les aspirations du peuple à la démocratie». Il a expliqué que le système actuel, où le roi détient le centre du pouvoir exécutif, engendre un régime dictatorial répressif, les décisions cruciales restant concentrées entre les mains du Palais, indépendamment des changements de gouvernements.
«Ce que je propose n’est pas une simple opinion politique, mais une conviction que le Maroc a besoin d’un changement réel qui restitue le pouvoir au peuple», a ajouté cette voix critique du Makhzen.
A ce propos, il a estimé qu’une transition vers un modèle de «monarchie constitutionnelle», comme en Espagne ou en Grande-Bretagne, pourrait être la solution pour bâtir un système politique respectant la volonté des citoyens. Le prince Hicham Alaoui a affirmé que le Makhzen, après le «printemps arabe», a renforcé sa mainmise sécuritaire et répressive au lieu de répondre aux demandes de réformes, de changement politique et d’amélioration des conditions de vie précaires, ainsi qu’à l’opposition à la normalisation avec l’entité sioniste. Il a aussi expliqué que le Makhzen a recours à la répression et à l’intimidation comme réponse prévisible d’un régime autoritaire soucieux de préserver son pouvoir absolu.
Il n’a pas manqué de critiquer la politique de normalisation du roi Mohammed VI avec l’entité sioniste, estimant que cette décision a été imposée dans le cadre des Accords d’Abraham, avec le soutien des Etats-Unis, sans tenir compte de l’opinion publique, ni de la cause palestinienne.
Il a qualifié cette décision de «mépris de la volonté populaire et de concession politique injustifiée». Le prince a également relevé que le Makhzen a tiré profit de cette décision pour renforcer ses relations avec les puissances internationales, au détriment d’une position populaire qui rejette toute collaboration avec un gouvernement sioniste engagé dans la répression et des actes qualifiés de génocide contre les Palestiniens. Il a laissé entendre que le Makhzen utilise la carte de la normalisation et son rapprochement avec l’entité sioniste comme moyen d’acheter le silence des organisations internationales de défense des droits humains face à la répression et à l’intimidation que subit le peuple marocain.
Hicham Alaoui a aussi vivement critiqué le Parti de la justice et du développement, pour son soutien à la normalisation avec Israël dans le cadre des Accords d’Abraham. Il a décrit cette position comme une preuve de la soumission des islamistes aux orientations politiques dictées par le Palais, même lorsque celles-ci allaient à l’encontre de l’opinion publique.