Marketing touristique : Aller au-delà de la carte postale

09/03/2022 mis à jour: 09:45
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Le tourisme interne est considéré comme vecteur de croissance

La 14e édition des Journées internationales de marketing touristique se déroulera aujourd’hui et demain à Alger avec pour thème «Enjeux et défis de la destination Algérie». 

Ces Journées permettront de mieux appréhender les enjeux de l’avenir dans un monde post-Covid. Quinze conférences sont programmées et seront animées par des experts nationaux et internationaux et proposeront des thèmes d’actualité se rapportant au rôle assigné à l’appareil diplomatique dans la promotion de la destination Algérie, le tourisme interne comme vecteur de croissance, la situation actuelle des transports et le digital au service de l’hôtellerie traditionnelle. «Quand, quoi, où, auprès de, avec ou contre qui communiquer sur la destination Algérie alors que la crise sanitaire continue ?» est la communication prévue par Stéphane Martin, directeur général de l’ARPP (France). Dominique Wolton, directeur-fondateur de la revue internationale Hermès (CNRS éditions) et président du Conseil de l’éthique publicitaire (CEP), communiquera sur «l’identité, la communication et le tourisme». Ces deux communications se feront par visioconférence. 
 

En plus de faire la promotion du tourisme interne auprès des résidents et marchés de proximité, l’enjeu de la destination Algérie est aussi de demeurer visible auprès des voyageurs étrangers en vue de la relance. La pause forcée de la Covid-19 a permis de mieux gérer les flux touristiques. Répartir les voyageurs dans des régions moins fréquentées, les inciter à venir en basse saison, arrêter complètement le partage de contenus sur les lieux hautement prisés (démarketing). 

Les principales mesures à prendre pour repartir sur de meilleures bases sont les suivantes : améliorer la confiance des voyageurs, comprendre et suivre les nouvelles tendances du marché et les moteurs de la demande et, dans une perspective de plus long terme, s’engager à bâtir des secteurs touristiques plus résilients et inclusifs, à la faveur de la remontée en puissance de l’enjeu de la durabilité. 
 

Expérience client et valeur émotionnelle
 

Le marketing territorial tend à promouvoir l’image d’une ville, voire de tout le pays, et booste ainsi le secteur du tourisme. Le secteur du tourisme, des loisirs et de la culture est aujourd’hui au cœur de l’économie de l’expérience. Le client/visiteur/consommateur d’aujourd’hui n’achète plus un produit, mais une expérience personnelle et mémorable, bien au-delà d’un standard de qualité de service élevé (devenu quasiment la norme). Le marketing devient celui de l’expérience client, les nouvelles offres présentent une valeur émotionnelle augmentant ainsi une appartenance à la marque (à la destination), donc bénéfique à la satisfaction client et à sa fidélisation. 
 

Le voyageur est désormais un résident temporaire qui ne cherche pas la «photo parfaite», mais plutôt une émotion liée au partage spontané d’expériences basées sur les intérêts, les relations et l’authenticité. En Algérie, visiblement, il y a un déficit énorme de communication, essentiellement au niveau institutionnel. «La communication est la pierre angulaire, on ne peut pas faire de tourisme, si on ne sait pas communiquer.» 
 

L’Office national du tourisme (ONT), par exemple, est réduit à un «monteur de stands», alors qu’il devrait être une véritable institution qui donne envie, sinon de venir en Algérie, au moins de la découvrir par l’image et la vidéo. Combien d’hôtels publics ou privés consacrent un budget de communication dans le fonctionnement ? 

La majorité se contente au mieux d’affiches, de prospectus, catalogues et spots radio ou télé, quand elle ne succombe pas à la mode des influenceurs plus par mimétisme que par une stratégie éclairée. Les conférences de presse ou les communiqués de presse sont extrêmement rares. «En tant qu’activité de services, l’industrie touristique n’est pas en reste et sa complexité actuelle en fait un secteur qui a besoin, qu’il s’agisse de presse, de médias ou de journalistes, de ses spécialistes et ses connaisseurs qui soient à même de le porter pour le rendre visible, le rendre crédible, le rendre meilleur en le poussant à se remettre en question, en l’incitant à se surpasser pour être, d’une part, à la hauteur des attentes d’un public de plus en plus exigeant, dans un rapport rigoureux de qualité/prix et, d’autre part, pour être le farouche concurrent des secteurs touristiques des autres pays à l’échelle régionale et dans le monde», avait écrit Madjid Bekkouche, journaliste et ancien professeur de journalisme lors des 4es Journées du marketing hôtelier organisées en 2018 à Alger. 

Les médias traditionnels, notamment la presse, jouent un rôle essentiel dans la promotion du tourisme pour faire connaître un territoire, les potentialités d’un pays, un produit particulier. 
 

Les magazines de grande notoriété publient périodiquement des reportages touristiques. Ils sont très appréciés par les lecteurs. 
 

Les relations presse et publicité sont toujours d’actualité.
Facebook est la locomotive des médias sociaux ainsi qu’Instagram, une plateforme de partage de photos et de vidéos éminemment visuelle pour vendre du rêve et inspirer pour un prochain séjour.

L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) s’est associée à Instagram pour fouetter la relance du tourisme. 

L’initiative vise à aider les destinations et les entreprises à exploiter la puissance du numérique et de la narration visuelle pour atteindre de nouveaux publics et renouer avec la croissance.

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