Le Brent a frôlé la barre symbolique des 100 dollars hier dans le contexte de l’évolution de la crise ukrainienne. Le marché a réagi à la décision du président russe de reconnaître l’indépendance des territoires séparatistes ukrainiens, le prix du Brent atteignant ainsi son plus haut niveau depuis 2014.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril prenait vers midi 3,77% à 98,97 dollars, après avoir atteint 99,50 dollars le baril quelques minutes plus tôt. A New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mars, grimpait de 4,86% à 95,50 dollars. Les deux références de l’or noir enregistraient ainsi de nouveaux records depuis 7 ans. Le président russe, Vladimir Poutine, a choisi de défier les Occidentaux, en ordonnant à ses troupes d’entrer dans les territoires séparatistes de l’est de l’Ukraine, provoquant dans la nuit de lundi à mardi une réunion d’urgence du Conseil de sécurité pour tenter d’éviter une guerre avec Kiev. Selon les analystes, cités par l’AFP, l’intensification de la crise entre la Russie et l’Ukraine a suscité des inquiétudes quant aux perturbations de l’approvisionnement qui en découleraient. L’Ukraine, pour sa part, a appelé aussitôt hier l’Occident à prendre des «sanctions sévères» contre la Russie qui a reconnu la veille l’indépendance de deux régions séparatistes prorusses dans l’Est de ce pays. Elément important sur l’échiquier des luttes géopolitiques et de la crise ukrainienne, le gazoduc Nord Stream II n’ira pas au-delà du stade de projet qui a pendant longtemps accaparé l’attention et l’énergie de Berlin et de Moscou. Puisque l’Allemagne a affirmé hier, par la voix de son chancelier lui-même, le coup d’arrêt à ce chantier. Le projet va faire l’objet d’une «réévaluation» politique par le ministère de l’Economie en raison de la «situation géopolitique» nouvelle. Un projet phare pour Berlin comme pour Vladimir Poutine longtemps mené malgré les critiques.
«Compte tenu de l’ambiance qui prévaut, les prix du pétrole pourraient très probablement grimper dans les trois chiffres à court terme», notent les analystes.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés, connus sous le nom d’OPEP+, ont résisté aux appels à augmenter l’offre plus rapidement.
Hier, le ministre d’Etat nigérian au Pétrole a écarté l’hypothèse de mettre davantage d’approvisionnement, citant la perspective d’une production accrue de l’Iran si son accord nucléaire avec les puissances mondiales était relancé.