Marché des céréales : Baisse des exportations américaines et de la production européenne

31/03/2024 mis à jour: 03:06
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Les exportations américaines cumulées de maïs, de soja et de blé pour la campagne 2023/24 ont baissé de 5% par rapport à il y a une année - Photo : D. R.

La Chine, l’un des principaux acheteurs de maïs américain, a réduit ses achats de 72%, principalement en raison de la récolte exceptionnelle de Safrinha au Brésil.

Les exportations américaines cumulées de maïs, de soja et de blé pour la campagne 2023/24 ont baissé de 5% par rapport à il y a une année, indique le dernier rapport du département américain de l’Agriculture USDA sur le niveau des stocks de céréales. La seule hausse concerne le segment des ventes exceptionnelles qui ont augmenté de 7%.

Même si les prévisions de l’USDA tablent sur une meilleure performance pour les exportations durant la campagne 2024/25, stimulées par la hausse de la demande pour le futur transport de céréales vers les marchés d’exportation, il reste que la concurrence est très rude et le marché des céréales est toujours soumis aux risques de volatilité.

Les prix sont en continuelle baisse en raison d’une offre abondante sur le marché. «Les approvisionnements des principaux concurrents devraient rester abondants, réduisant ainsi la compétitivité des Etats-Unis et affaiblissant leur part sur le marché mondial du blé», note le rapport qui intervient après l’annonce russe d’une récolte abondante et en constante augmentation.

«La Chine, l’un des principaux acheteurs de maïs américain, a réduit ses achats de 72%, principalement en raison de la récolte exceptionnelle de Safrinha au Brésil. Du mois d’août 2023 à janvier 2024, le Brésil a exporté pas moins de 45,2 millions de tonnes de maïs, et la Chine en a reçu le tiers.» Les Etats-Unis ont alors dirigé leurs ventes vers le Mexique dont la demande a été un record.

Les stocks américains de maïs destiné à la commercialisation s’élèvent à 29,2 millions de tonnes à expédier d’ici le 31 août prochain, soit 24% de plus qu’à la même période de l’année dernière. Pour le soja, les statistiques de l’USDA font état d’une baisse de 19% des engagements totaux, alors que les exportations cumulées ont chuté de 18%.

«Il reste 11,3 millions de tonnes de soja à expédier, soit 5% de plus qu’à la même période l’an dernier.» Les exportations américaines de soja vers l’Egypte ont baissé de 52%, et de 25% à destination de la Chine et de 5% vers le Japon. «Ces baisses sont dues à la production record de soja au Brésil et à la demande accrue de produits broyés aux Etats-Unis», explique l’USDA.

Conditions climatiques défavorables

Quant aux engagements totaux pour le blé US, elles ont affiché une hausse de 3%, tandis que les exportations cumulées ont chuté de 9%. «Les exportations de blé non expédiées ont totalisé 4,8 millions de tonnes, en hausse de 61% par rapport à l’année dernière, mais de 18% en dessous de la moyenne triennale.» «Les exportations de blé devraient augmenter de 7%, mais elles restent historiquement faibles», indique la même source.

De même pour les exportations de soja, et malgré une hausse prévue de 9%, elles devraient rester inférieures à 30% des exportations mondiales. La Commission européenne a de son côté fait le bilan de la production de blé européen et annonce que la campagne commerciale 2024/25 affiche un plus bas niveau jamais atteint depuis 2020/21 avec un niveau de production de 127,406 millions de tonnes.

Les conditions climatiques défavorables auraient joué contre la bonne fortune des agriculteurs européens en affectant les semis d’hiver, de printemps et les potentiels de production, explique l’observatoire de cultures européennes.

«Pour toutes les céréales confondues, les volumes atteindraient en 2024/25 quelque 278,8 Mt, contre 269,77 Mt en 2023/24», soit à peine un léger mieux favorisé par la progression de la production de maïs, passant de 62,3Mt à 69 Mt. De même pour l’orge dont la production atteindra 53,7 Mt contre 47,53 Mt.

C’est dans ce contexte que les ambassadeurs des Etats membres de l’UE ont approuvé, le 27 mars dernier, une nouvelle version de l’accord «prolongeant l’exemption des droits de douane sur les importations ukrainiennes, en prévoyant de durcir le plafonnement de certaines importations agricoles dédouanées via l’ajustement des niveaux limites, toutefois sans restriction des volumes de blé».

Plusieurs Etats réclamaient, pour rappel, une restriction des volumes de blé ukrainien importé afin de protéger leurs propres productions et leurs marchés. Un vote final est prévu en avril prochain, en vue d’une entrée en vigueur à partir du 5 juin prochain de l’exemption douanière actuelle.

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